Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a ordonné, mercredi 17 octobre, la réalisation d’une étude sur la situation des groupements de développement agricole féminins, de revoir leur cadre juridique, de parachever la création des espaces permanents d’exposition et de vente des produits des femmes rurales dans l’ensemble du pays en concrétisation de la circulaire du ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche et pour contribuer à l’emploi des jeunes.

Lors de sa participation à un séminaire national sur la femme rurale organisé par le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme rurale, Chahed a aussi ordonné l’augmentation du budget du Fonds de développement du secteur agricole en consacrant un montant de 3,2 millions de dinars sur une ligne de financement des structures professionnelles essentiellement féminines outre la mise en place d’une ligne de garantie et de bonification des bénéficies pour les crédits destinés aux femmes en milieu rural et au financement des projets lancés dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.

Le chef du gouvernement a souligné qu’en vue de faire bénéficier la femme des moyens de production, la circulaire ministérielle relative aux lotissements des jeunes agriculteurs sur les terres domaniales agricoles sera amendée pour consacrer pas moins de 20% à la femme rurale et équiper le centre de formation agricole outre l’acquisition de 3 unités pédagogiques itinérantes pour rapprocher la formation diplômante et leur ouvrir les perspectives de financement bancaire.

En outre, Chahed a institué une semaine nationale de la femme rurale qui sera un rendez-vous pour conjuguer les efforts de toutes les parties et réduire le fossé entre la femme rurale et les autres catégories sociales outre la création d’une structure institutionnelle dans les commissariats régionaux de développement agricoles chargée de la promotion des conditions de la femme rurale qui a un rôle stratégique dans la réalisation de la sécurité alimentaire et la protection des zones rurales.

Le chef du gouvernement a signalé que les femmes rurales représentent 32,4% de la population féminine et la moitié d’entre- elles (50,2%) ont un rôle économique important, indiquant que le secteur agricole emploie environ un demi-million de femmes.

Il a, en outre, signalé que la femme en milieu rural est encore exposée à toutes formes de discrimination et a des difficultés à accéder aux moyens de production essentiellement la terre, faisant remarquer que la femme ne représente que 4 ou 5% du total des propriétaires de terrains agricoles ce qui influe négativement sur le taux d’octroi de crédits bancaires aux femmes en l’absence de garanties.

Chahed a souligné que la réalisation du développement durable en milieu rural nécessite l’autonomisation des femmes et le renforcement de leurs compétences.

Par ailleurs, il a indiqué que le gouvernement œuvre à améliorer l’infrastructure dans les zones rurales et à leur consacrer le budget nécessaire, et ce dans le cadre de la discrimination positive.

Il a estimé que l’économie sociale et solidaire demeure parmi les moyens les plus efficaces de développement durable soulignant que le changement du modèle de développement peut créer une dynamique économique et sociale qui aura des retombées positives sur les citoyens dans les régions intérieures.

Dans ce contexte, Chahed a souligné que le secteur de l’agriculture et de la pêche est l’un des secteurs les plus concernés par le développement de l’économie sociale et solidaire estimant que ses structures contribuent à améliorer le revenu de l’agriculteur, du pêcheur et des citoyens dans les zones rurales à travers des activités adéquates de l’économie sociale et solidaire.

Chahed a souligné que le changement du modèle de développement et le développement de l’économie sociale et solidaire passent impérativement par l’implication de tous les intervenants (institutions gouvernementales, partenaires nationaux et internationaux et société civile) faisant observer que les institutions de l’Etat sont appelées à s’ouvrir davantage sur la société civile notamment dans l’étude et la réalisation des projets.