Nidaa Tounes fustige les propos tenus par le maire du Kram, Fathi Laâyouni, lequel a décidé de ne pas signer les contrats de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman au sein de sa municipalité, et de ne pas enregistrer les prénoms non-musulmans dans les actes de naissance.

En effet, lors d’une rencontre organisée jeudi 16 août à Tunis, Fathi Laâyouni avait déclaré avoir “donné ses instructions aux conseillers municipaux de sa municipalité de ne pas signer de contrat de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman”.

Il avait également appelé les députés à appliquer l’article 88 de la Constitution qui prévoit de “mettre fin au mandat du président de la République en raison d’une violation manifeste de la Constitution”.

Dans une déclaration rendue publique vendredi 17 août, Nidaa Tounes a estimé que ces décisions sont “dangereuses”.

Le parti souligne que les propos de Laâyouni prennent source dans la pensée takfiriste de Daech qui menace les institutions de l’Etat et s’oppose à son système juridique et constitutionnel et véhiculent un appel à la rébellion contre les lois de l’Etat et de la République.

Fathi Laâyouni ne représente pas la position des membres Conseil municipal du Kram, a-t-il tenu à souligner, rappelant toutefois qu’il s’était opposé à son élection à la tête de la municipalité du Kram.

Tout en appelant le ministère des Affaires locales et de l’Environnement à assumer sa responsabilité juridique de réprimer de tels agissements, il a réaffirmé son engagement à contrecarrer toute tentative de rébellion contre les législations en vigueur et à prendre les mesures politiques et juridiques pour mettre un terme à ces abus dangereux.

Nidaa Tounes a également appelé l’ensemble des forces politiques, civiles et démocratiques à faire preuve de vigilance et à faire front commun contre ces dérapages dangereux qui sont susceptibles d’engager le processus du pouvoir local sur une voie dangereuse à même de compromettre l’unité de l’Etat et la cohésion de la société.

A rappeler que le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakhar, a réagi vendredi 17 courant aux propos de Fathi Laâyouni en précisant que “le gouvernement a le droit de dissoudre le Conseil municipal, au cas où le maire du Kram s’aviserait à mettre à exécution ses propres règles même pour une fois”.