Justice et transition: la Tunisie à la croisée des chemins, c’est le thème d’un colloque organisé mercredi 27 juin à la Bibliothèque nationale de Tunisie par la fondation Suisse Hirondelle, en collaboration avec l’université britannique Warwick et Justice Info.

Organisé les 27 et 28 juin, ce colloque réunit, selon une note de présentation, “les acteurs majeurs de la recherche sur la justice transitionnelle en Tunisie, afin de soutenir les échanges et réflexions sur les enjeux et les impacts du processus tel qu’il se déroule actuellement dans le pays”.

Le colloque se propose d’instaurer un dialogue entre les différents acteurs pour mieux comprendre les défis et perspectives de la justice transitionnelle en Tunisie, a indiqué Briony Jones, chercheuse à l’université de Warwick et coordinatrice du colloque.

Ce projet, qui se poursuit jusqu’au mois de juillet 2019, consiste à produire un dossier rassemblant les différents articles scientifiques sur la justice transitionnelle élaborés par les participants au colloque, a-t-elle ajouté.

Le dossier sera publié sur le site web Justice Info et le site web du projet en Angleterre (Knowledge for Peace). Il sera traduit en arabe, en français et en anglais pour une audience plus large.

Le but de ce projet, selon Jones, est d’instaurer un dialogue entre les recherches, les pratiques et les politiques.

Le ministre de la Relation avec les instances constitutionnelles et la société civile et des Droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia, a indiqué que la justice transitionnelle est un processus en constante évolution. C’est un processus global qui a commencé par l’indemnisation des blessés et familles des martyrs de la Révolution, la reddition de comptes et la réintégration professionnelle des victimes de l’ancien régime, a-t-il dit.

“Une fois le rapport final de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) publié, l’Etat s’engage à mettre en application ses propositions et recommandations dans un délai d’une année pour faire réussir le processus de la justice transitionnelle”, a-t-il affirmé.

Le ministère s’emploie actuellement à ce que “les procédures de livraison et de réception des dossiers de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) se fassent de manière intelligente”, souligne Ben Gharbia.

Le mandat de l’IVD s’étant achevé le 31 mai 2018, il s’agit maintenant, explique le ministre, de faire en sorte que le suivi du processus de la justice transitionnelle se déroule dans de bonnes conditions tout en tenant compte de l’intérêt des victimes.

Plusieurs panels seront organisés pour l’examen des difficultés rencontrées, qu’elles soient d’ordre juridique, médiatique, liées au politique, ou plus profondément ancrées dans l’identité collective.