L’Organisation Africaine de l’Intelligence Economique “OAIE“, plus académique et scientifique, porte désormais le nom d’Organisation pour la Sécurité Economique et la Compétitivité en Afrique “OSECA“, un concept moins académique mais qui colle davantage à la réalité du terrain, donc plus accessible.

Mais tout d’abord un peu d’histoire…

Selon le site de l’organisation, l’histoire de l’OSECA a commencé en 2000 sous l’impulsion de Joseph BAYEHE, consultant et enseignant universitaire, après le sommet de l’Organisation des Nations Unies déclinant les Objectifs de Millénaire pour le Développement – OMD. «Ce fut le résultat d’une réflexion dont l’objectif était d’appuyer les acteurs africains dans leurs efforts d’intégration et de développement, de réduction de la pauvreté et, à terme, de faire de l’Afrique un acteur incontournable de la mondialisation». Autrement dit, faire en sorte que les Africains ne subissent le phénomène de la mondialisation économique, au sens large du terme.

Et dès que l’ONU a fixé le cadre des OMD, les chefs d’Etat africains ont saisi cette opportunité pour nourrir une réelle ambition de développement pour leurs peuples. C’est ainsi que la Commission de l’Union Africaine publiera deux documents-programmes importants à savoir : «Vision de l’Union Africaine et missions de la Commission de l’Union Africaine» et «Cadre stratégique de la Commission de l’Union Africaine». M. BAYEHE va considérer ces documents comme un appel lancé à toutes les bonnes volontés pour relever les gigantesques défis auxquels font face les peuples africains.

Ainsi, dès 2004, son initiateur (Joseph BAYEHE) sera rejoint par d’autres intellectuels africains, tel Dr. Simon Pierre NGUIMBOCK (expert de l’Union européenne, consultant et enseignant universitaire). Ils vont tout d’avoir reconsidérer la situation économique du continent : entreprises non compétitives, économies suffocantes, croissance stagnante, pauvreté. C’est de ce diagnostic que naîtra le projet d’une organisation portant le nom d’OSECA –pour Organisation pour la Compétitivité et la Sécurité Economique en Afrique.

Celle-ci va se pencher sur plusieurs aspects du continent. Primo, ils revisitent la situation géopolitique et géoéconomique internationale marquée par les effets de la mondialisation dont la concurrence et la guerre économique. Ils analysant les pratiques qui permettent à nos partenaires et concurrents de se prémunir des risques liés à la mondialisation et de rester compétitifs tout en assurant le leadership mondial.

C’est en constatant le rôle joué dans leurs cas par la maîtrise de l’information dans la nouvelle économie, mais aussi de la place qu’occupe le concept de l’intelligence économique dans ces pays et le retard pris par l’Afrique dans la mise en œuvre de ce concept aux enjeux de compétitivité, de souveraineté et de sécurité économique, que verra le jour, à Dakar au Sénégal, l’Organisation Africaine de l’Intelligence Economique – (OAIE).

Le projet connaîtra une autre dimension avec l’arrivée et l’apport de plusieurs autres intellectuels et hauts responsables africains, dont :

  • Mamadou Mansour SECK, ancien chef d’Etat-Major général des armées et ancien ambassadeur du Sénégal à Washington,
  • feu Babacar NDIAYE, ancien président et président d’honneur de la Banque africaine de développement,
  • Jacques BONJAWO, IT Manager chez Microsoft et ancien PCA de l’Université virtuelle d’Afrique et bien d’autres.

Pour sa part, Dr. N’TAKPE Atto Claude Orlien prend les rênes de l’OAIE après sa délocalisation de son siège de Dakar à Abidjan en 2010.

Suite à l’Assemblée générale de décembre 2017 tenue à Cotonou (Bénin), l’OAIE change de nom et redevient Organisation pour la Sécurité et la Compétitivité de l’Afrique, et reconduit Dr. N’TAKPE Atto Claude Orlien aux fonctions de président.

Mais ce changement de dénomination ne signifie pas pour autant un changement d’identité, au contraire, ses valeurs, son mode de gouvernance et de fonctionnement demeurent les mêmes voire renforcées. L’organisation continuera de mener ses activités et s’ouvrira à d’autres horizons.

Les huit objectifs principaux de l’OSECA

Compte tenu de tout ce qui précède, l’OSECA se donne pour objectif de :

  • promouvoir la sécurité économique en Afrique,
  • soutenir la compétitivité des économies africaines et éclairer les opérateurs économiques sur les questions commerciales et de compétitivité,
  • permettre un progrès et un développement continu en vue de l’atteinte des objectifs nationaux de performances économiques et de bonne gouvernance dans les pays africains,
  • favoriser des progrès durables, sur le long terme, vers l’établissement d’une bonne gouvernance efficace, d’une croissance constante et d’une anticipation efficiente grâce à la maîtrise de l’information et à la réflexion stratégique,
  • concevoir pour les Etats une méthodologie commune pour la collecte, le traitement, la diffusion et la protection de l’information économique,
  • promouvoir et Conseiller les gouvernements sur la conception et la mise en œuvre d’une politique en matière d’intelligence économique et de politiques commerciales,
  • promouvoir les investissements en Afrique,
  • susciter, recueillir, conserver et diffuser des informations et des résultats de recherches.

Il en découle sept missions essentielles, à savoir :

  • formaliser et mettre à la disposition des décideurs la synthèse des travaux et des recommandations opérationnelles formulées par les experts de l’OSECA,
  • étudier le rôle de la sécurité et l’intelligence économique dans la mise en œuvre d’une stratégie de sécurité globale incluant dynamique de compétitivité et globalisation,
  • impulser l’intégration des pays africains dans le commerce mondial,
  • assurer une mission de veille et de prospective en intelligence économique et dans le domaine de la compétitivité et de la sécurité économique,
  • travailler à la cohésion des organisations internationales africaines engagées dans le développement,
  • susciter et favoriser les débats sur les pratiques du management au sein de la communauté africaine des managers,
  • promouvoir l’investissement et le développement en Afrique.

Les valeurs et principes :

  • la bonne gouvernance privée et publique ;
  • le développement de l’esprit d’entreprise citoyenne ;
  • le dialogue, l’esprit de concertation et de partenariat ;
  • la pluralité et la collégialité dans la prise de décision ;
  • le décloisonnement et l’action collective et la solidarité ;
  • la transparence et la circulation de l’information ;
  • la confidentialité.

Par ailleurs, l’Organisation pour la Sécurité et la Compétitivité de l’Afrique érige le principe du développement durable en principe.

Objectivité – Nos analyses et nos recommandations sont indépendantes et factuelles.

Ouverture – Nous encourageons le débat et la compréhension mutuelle sur des questions cruciales pour le monde.

Audace – Nous osons mettre en question les idées reçues, à commencer par les nôtres.

Prospective – Nous identifions et abordons les défis nouveaux et les enjeux à long terme

Éthique – Notre crédibilité est bâtie sur la confiance, l’intégrité et la transparence. Principe de précaution… 

Les engagements de l’OSECA :

  • La promotion de la sécurité économique, l’intelligence économique et disciplines connexes
  • La promotion de l’investissement privé
  • La promotion de la compétitivité de nos entreprises et économies
  • La promotion de l’emploi
  • Le maintien de la cohésion sociale
  • La lutte contre la pauvreté
  • La promotion de l’intégration régionale.
En outre, l’OSECA promeut l’engagement militant pour un changement économique et social en Afrique. Pour ce faire, elle compte mobiliser tous les acteurs du développement, car la sécurité économique, la croissance et la lutte contre la pauvreté sont l’affaire de tous.

Et ce n’est pas tout. En effet, l’OSECA estime qu’elle ne constitue pas une alternative, encore moins un substitut à l’Etat. Dans ce cadre, l’organisation se veut un espace de concertation par excellence, espace d’expression, de confrontation et d’alliance d’idées, d’intérêts et d’acteurs divers (entreprises, syndicats, ONG de développement, gouvernements, société civile. etc.). De cet espace, vont sans doute émerger des idées et des contrepouvoirs capables de peser sur la définition des politiques publiques mais aussi d’appuyer et de soutenir la transformation des entreprises et des institutions publiques à l’enracinement de la culture de l’information, de soutenir les efforts des gouvernements dans la mise en place des politiques favorisant la compétitivité des entreprises et la croissance économique, gage de réduction de la pauvreté en Afrique.

En conclusion, avec l’OSECA ayant à sa tête Dr. N’TAKPE Atto Claude Orlien, a tout pour être une force de propositions, et les Africains peuvent, désormais, retourner la célèbre affirmation de René Dumont «L’Afrique est mal partie» en «L’Afrique est maintenant bien partie» pour se développer. Mais pour ce faire, il faudrait cesser nos querelles intestines, nos jalousies… qui n’ont que trop duré et n’ont engendré que misère, désolation, et guerres civiles, alors que l’Afrique, par ses potentialités, est le plus riche de tous les continents.  

TB