La lutte contre la corruption est un phénomène international qui requiert la coopération de toutes les parties, étant donné son lien étroit avec les crimes de terrorisme et de contrebande, a indiqué, jeudi, le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi.

A l’ouverture des 2èmes journées franco-tunisiennes de lutte contre la corruption, organisées par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Jeribi a insisté sur l’importance de la coopération internationale en matière de lutte contre la corruption, soulignant que tous les efforts doivent être consentis au niveau de la communauté internationale.

“La coopération internationale est indispensable dans ce genre de combat”, a-t-il relevé, ajoutant que les législations, les textes de loi et les conventions internationales sont insuffisants. “Un soutien de l’Etat aux instances de contrôle est désormais indispensable”.

Selon le ministre, il y a une interdépendance entre la lutte contre la corruption et la lutte contre le terrorisme, la contrebande et l’évasion fiscale.

Au niveau bilatéral, a-t-il dit, l’assistance juridique mutuelle entre la Tunisie et la France est l’un des mécanismes les plus efficaces pour faire face à ces crimes.

Jeribi a, par ailleurs, souligné que la lutte contre la corruption est une priorité absolue du gouvernement. “En effet, cette question figure à l’ordre du jour de toutes les réunions des procureurs généraux”, a-t-il dit.

Le ministre a, également, évoqué les campagnes de diffamation menées contre ceux qui luttent contre la corruption “afin de les déstabiliser et mettre en doute leur crédibilité”.

“Il est impératif de renforcer l’action commune afin de démasquer les personnes qui se cachent derrière ces pratiques”, a-t-il dit.

Pour sa part, l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, a indiqué que “la corruption est, avant tout, une question économique pour la Tunisie qui, depuis 2011, est très engagée dans la lutte contre ce phénomène”.

La lutte contre ce phénomène est un enjeu majeur pour la Tunisie, et la France est déterminée d’échanger ses expériences en la matière avec ce pays, a-t-il dit.

De son côté, le président de l’INLUCC, Chawki Tabib, a rappelé que la France est le premier partenaire économique de la Tunisie, ajoutant que les deux pays sont liés par des relations privilégiées basées sur l’échange des expertises, particulièrement en matière de développement des compétences.

Tabib s’est, par ailleurs, félicité de l’amélioration de l’arsenal juridique en matière de lutte contre la corruption, citant le projet de loi n° 2016-41 relatif à la dénonciation de la corruption et la protection des dénonciateurs, la loi organique n° 2016-77 du 6 décembre 2016 relative au pôle judiciaire économique et financier et la loi organique n° 2016-22 du 24 mars 2016 sur le droit d’accès à l’information.

Tabib a, cependant, souligné que “le chemin est encore long et les défis sont toujours à l’ordre du jour”, relevant que certains politiques et journalistes sont étroitement liées à des affaires de blanchiment d’argent.

La corruption est une question d’avenir qui touche la sécurité nationale tant au niveau national qu’international, a-t-il déclaré, rappelant que le processus de transition démocratique “ne peut être mené à bon port sans combattre efficacement le phénomène de la corruption”.

Selon le président de l’instance, la coopération internationale est une condition sine qua non à la lutte contre ce phénomène, indiquant que plusieurs conventions ont été signées à cet effet, notamment avec la France, l’Italie, la Libye, l’Egypte et l’Indonésie.

La conférence de presse a été organisée dans le cadre des 2èmes journées franco-tunisiennes de lutte contre la corruption tenues les 5 et 6 avril, à Tunis.