La commémoration du quarantième jour du décès du cinéaste Taieb Louhichi s’est tenue samedi 31 mars à la cinémathèque de la Cité de culture de Tunis. Un hommage auquel le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, a pris part aux côtés des amis et des membres de la famille du regretté.

Ce que j’aime au cinéma, c’est qu’il offre l’opportunité de réaliser un va-et-vient entre la réalité et la fantaisie, d’aller jusqu’au bout du rêve pour nous plaquer ensuite à même le sol. Cela est à la portée de tous et plus particulièrement, ceux qui tiennent à leur rêve et à ceux-là que je m’adresse. En ce qui me concerne, ma condition physique ne m’empêchera point de continuer à vivre et de réaliser ne serait-ce qu’une partie de mes rêves”.

Cette déclaration de Taieb Louhichi quelques jours avant sa disparition le 21 février 2018, résume toute l’étendue de sa passion pour le cinéma et révèle la puissance de sa volonté de vivre et son attachement à sa vision du monde de cinéaste qui ne reconnait guère les frontières entre les peuples. Pour lui, la vie est une machine à produire les rêves les plus exubérants pour que l’existence soit toujours exaltante malgré les vicissitudes du temps.

Des personnalités emblématiques du cinéma tunisien se sont succédé sur le podium de la cinémathèque tunisienne, pour témoigner de Taieb Louhichi, l’ami, l’artiste, l’intellectuel, le mari, le frère, le cousin, ou compagnon de route…Des témoignages forts, sincères, émouvants dont les échos ont retenti dans la salle comme de belles mélodies d’automne.

L’assistance a salué l’homme et l’artiste qu’il était en soulignant à l’unanimité sa grande générosité, son humilité, sa disponibilité pour sa famille et ses amis et surtout la grandeur de son âme d’artiste.

Après sa sœur Aicha qui a fondu en larmes à la lecture d’un texte dédié par Fethi Louhichi à l’artiste, Lotfi Laayoun, son compagnon de route, a eu du mal à trouver ses mots pour évoquer le parcours de son ami Taieb. Il a fini par se contenter d’un vibrant message en hommage à celui avec lequel il a partagé plus de trente ans de vie cinématographique, rappelant qu’il a été présent dans la production de la quasi-totalité des films de Louhichi.

Et c’est dans une ambiance chargée d’émotions que Mabo Kouyaté, fils du grand cinéaste africain Sotigui Kouaté et héros du film “Le fils du soleil” de Taieb Louhichi a lui aussi témoigné de l’artiste qui fut pour lui le père d’adoption qui lui fait découvrir la Tunisie et son peuple accueillant et généreux.

Les témoignages de Nejib Ayed, Directeur des JCC, de Khaled Barsaoui, cinéaste tunisien qui a travaillé avec l’artiste pendant ses moments pénibles se sont relayés pour évoquer l’homme et son parcours avec beaucoup de sincérité et d’amour.

Au cours de cet hommage le court métrage “Mon village, un village parmi tant d’autres” et “Gorée, l’île du grand-père” tous deux de Taieb Louhichi ont été projetés en présence d’un grand nombre de cinéphiles.