Sihem Ben Sedrine, la présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), affirme que la loi exige de l’instance de parachever le processus de justice transitionnelle et d’accomplir les travaux qui lui sont confiés. De ce fait, “l’IVD continuera d’accomplir sa mission et va la mener à terme dans les délais impartis”.

S’exprimant lors d’une rencontre avec les médias, mercredi 28 mars, Ben Sedrine a indiqué que l’instance n’est pas impliquée dans la controverse provoquée par les députés au sujet des résultats du vote autour de la prolongation du mandat de l’IVD. Ce qui signifie que “l’instance poursuivra ses travaux tant qu’elle n’a pas reçu une décision officielle de l’arrêt de son mandat”.

“Celui qui veut avorter le travail de l’IVD œuvre, en réalité, à avorter le processus de justice transitionnelle”, estime-t-elle. Selon elle, le traitement d’un volume aussi important de dossiers de violation n’a été confié auparavant à aucune autre instance sauf à l’IVD. “Celle-ci a pour mission d’obtenir des excuses officielles de l’Etat aux victimes et réaliser une réconciliation globale et nationale afin de rétablir l’unité du peuple”, a-t-elle expliqué.

Répondant aux accusations de certains députés sur le fait que l’IVD n’a pas accompli sa mission, Ben Sedrine a présenté un rapport sur les travaux de l’instance pendant quatre ans, notamment l’audition de 49.070 victimes et l’organisation de 13 séances d’audition publiques pendant lesquelles la réalité des violations a été révélée.

Le parachèvement du travail de l’instance constitue le point de départ de l’application d’un programme global dont la réforme des institutions, a-t-elle indiqué.

Selon Ben Sedrine, l’instance a pris la décision de prolonger son mandat en raison des multiples obstacles mis par les organismes de l’Etat qui sont tenus de coopérer avec l’instance et faciliter son travail. A l’inverse, certains de ces organismes n’ont pas voulu coopérer et appliquer la loi, notamment la présidence du gouvernement, l’Assemblée des représentants du peuple, les tribunaux et le ministère des Domaines de l’Etat représenté par le chargé du contentieux de l’Etat.

Les députés avaient voté, lundi, en plénière, contre la décision de l’IVD de prolonger son mandat d’une année dans un climat très tendu.