Gianluca Esposito, secrétaire exécutif du Groupe d’Etats contre la Corruption (GRECO), a déclaré que “les pays du GRECO souhaitent accompagner la Tunisie et le gouvernement tunisien dans le processus de lutte contre la corruption à travers des actions concrètes sur le terrain pour lutter efficacement contre ce phénomène”.

Lors d’une conférence organisée lundi lundi 19 février 2018 au siège de la délégation du Conseil de l’Europe à Tunis, Esposito a affirmé que sa visite en Tunisie a pour but principal d’essayer d’avancer, avec les autorités tunisiennes, pour faire en sorte que la Tunisie devienne membre du GRECO et que “les deux parties puissent passer de la phase de discussion à la phase du travailler ensemble”.

Au cours de sa visite (19 et 20 courant), Esposito aura des rencontres avec les représentants du gouvernement et des instances indépendantes.

Selon lui, des choses restent à faire en Tunisie, et que des réformes législatives s’imposent pour prévenir la corruption et le trafic d’influence, a-t-il souligné.

D’abord, le GRECO exige l’instauration, par les pays membres, de lois qui gèrent, entre autres, le conflit d’intérêt et le lobbyisme; ce sont des réformes que tous les Etats sont amenés à réaliser, a expliqué Esposito.

A propos de l’inscription de la Tunisie par l’Union européenne dans des blacklist, Esposito a souligné que ces classifications permettent d’identifier les besoins de chaque pays en matière de réformes, mais elles n’affectent en rien l’adhésion au GRECO.

“Nous travaillons avec les Etats membres pour s’assurer des progrès enregistrés par ces Etats dans la lutte contre la corruption, et nous les accompagnons également dans les réformes juridiques pour lutter efficacement contre ce phénomène”, a-t-il dit. La corruption menace les droits de l’Homme et le développement économique, estime-til.

Esposito a révélé que la Tunisie a demandé de rejoindre le GRECO en mars 2017, affirmant que beaucoup de rencontres ont eu lieu entre le GRECO, des membres du gouvernement tunisien et notamment l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC). Ceci a amené les Etats membres du GRECO à inviter la Tunisie à rejoindre le groupe pour être le premier pays de l’Afrique du Nord et du monde arabe à en faire partie.

A noter que le secrétaire exécutif du GRECO, Gianluca Esposito, effectue une visite à Tunis les 19 au 20 février dans le cadre de la demande de la Tunisie d’adhérer au GRECO (le Groupe d’Etats contre la corruption du conseil de l’Europe).

Cette visite s’inscrit aussi dans le cadre du projet “Promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et le terrorisme (South Neighbourhood Anti-Corruption, SNAC II) entre les autorités tunisiennes et le Conseil de l’Europe.

Sur le site du Conseil de l’Europe on lit ceci: “Le GRECO a pour objectif d’améliorer la capacité de ses membres à lutter contre la corruption en s’assurant, par le biais d’un processus dynamique d’évaluation et de pression mutuelles par les pairs, qu’ils respectent les normes du Conseil de l’Europe en matière de lutte contre la corruption. Il contribue à identifier les lacunes dans les politiques nationales de lutte contre la corruption et incite ainsi les Etats à procéder aux réformes législatives, institutionnelles et pratiques nécessaires.

Le GRECO est aussi un forum pour le partage des meilleures pratiques en matière de prévention et de détection de la corruption.

L’adhésion au GRECO, un accord élargi, n’est pas limitée aux Etats membres du Conseil de l’Europe. Tout Etat ayant participé à l’élaboration de l’accord partiel élargi peut adhérer au GRECO, sur simple notification adressée au secrétaire général du Conseil de l’Europe. En outre, tout Etat qui devient Partie aux Conventions pénale ou civile sur la corruption adhère automatiquement au GRECO et accepte de se soumettre à ses procédures d’évaluation.

Le GRECO compte 49 Etats membres (48 Etats européens et les Etats-Unis d’Amérique)”.

Le GRECO a été créé en 1999 par le Conseil de l’Europe pour veiller au respect des normes anti-corruption de l’organisation.