Des acteurs de la société civile tunisienne en Ile-de-France et des militants politiques ont organisé, dimanche 14 janvier, un rassemblement à Paris pour dénoncer la corruption en Tunisie, “l’absence de réformes et de développement” et “l’incompétence des hommes politiques”.

Ce rassemblement fait suite aux manifestations, en Tunisie, contre la cherté de la vie, les Tunisiens établis en France s’inquiétant de cette instabilité. La crise les préoccupe et les échos qui leur parviennent les laissent perplexes. Des acteurs de la société civile et des partis politiques se sont réunis le 10 janvier 2018 à Paris pour discuter de la situation en Tunisie. Ils estiment que “les revendications de la jeunesse tunisienne et des catégories populaires sont légitimes”.

Ils appellent les décideurs à “surseoir à l’application de la loi de finances et à annuler les augmentions excessives prévues et ou intervenues”.

Ils considèrent que la crise par laquelle passe la Tunisie en ce moment “s’est accentuée par le développement d’une économie informelle, la généralisation de la corruption à tous les niveaux des appareils de l’Etat, la prolifération du terrorisme, des réseaux mafieux et la contrebande organisée”.

Les réactions des Tunisiens en France par rapport aux manifestations contre la cherté de la vie convergent vers l’absence de politique de développement. Le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie “Conect-France”, Mounir Beltaifa, estime que les hommes politiques se focalisent actuellement sur des problèmes mineurs et non pas sur les conséquences de l’absence d’une vraie stratégie de réforme.

“Il faut entreprendre les réformes nécessaires”, exhorte l’économiste tout en notant que cette grogne “ne pourrait se calmer sans des mesures concrètes dans ce sens”. “Il est vrai qu’il s’agit d’un grand chantier qui nécessite beaucoup de moyens, il reste toutefois indispensable”, estime-t-il.

Il ajoute que cette grogne ne peut pas se calmer car aucune mesure n’a été prise pour résoudre les problèmes économiques ou encore pour stopper l’inflation ou la dégringolade du dinar tunisien face à l’euro et au dollar.

De son côté, Nissaf, une Française d’origine tunisienne, ne cache pas son inquiétude et surtout son mécontentement par rapport aux décisions prises par le pouvoir en place. “Ces décisions sont trop austères pour le peuple”, a-t-elle déclaré. “L’économie est en berne, l’inflation est à son plus haut niveau, il faut une vision patriotique collective pour remédier à la situation”.