Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a déclaré que la Tunisie n’est pas un paradis fiscal et n’est en aucun cas un pays hospitalier de l’argent sale.

En marge des travaux de la deuxième session du Congrès national de lutte contre la corruption, les 8 et 9 décembre à Tunis, Chawki Tabib a jugé “injuste” le classement de la Tunisie par l’Union Européenne dans la liste d’Etats qui, selon eux, “ne font pas le nécessaire pour lutter contre l’évasion fiscale”.

Si la Tunisie avait été vraiment un paradis fiscal, nous n’aurions pas eu de crise économique, a-t-il dit. Au contraire, nous aurions profité sur le plan économique et financier comme c’est le cas pour bien d’autres pays qui sont de véritables paradis fiscaux et qui n’ont même pas été mentionnés dans le classement, a déploré Chawki Tabib.

Pour lui, ce classement atteste bien de l’existence d’”un système international obéissant à une logique communautaire de favoritisme et lobbying”, relevant, toutefois, que “le système tunisien est, en partie, responsable, de cette situation. Toutes les institutions doivent coordonner et unir leurs efforts en vue de lutter contre la corruption, renforcer la transparence et améliorer l’image de la Tunisie à l’étranger, a-t-il préconisé.

Selon Tabib, il y aura un grave impact sur notre économie et sur l’image de la Tunisie en tant que destination pour les investisseurs étrangers si d’ici janvier prochain la Tunisie figure encore dans ce classement.

Rappelons que les ministres européens des Finances ont validé, le 5 décembre 2017, une liste comportant 17 paradis fiscaux, tous extérieurs à l’UE: la Tunisie, les Samoa, les Samoa américaines, l’île de Guam, le Bahreïn, Grenade, la Corée du Sud, Macao, les Iles Marshall, la Mongolie, la Namibie, les Palaos, Sainte-Lucie, Trinité et Tobago, les Emirats arabes unis, Panama et la Barbade.