L’Union patriotique libre (UPL) est officiellement de retour au “Document de Carthage” et soutient le gouvernement d’union nationale. L’annonce a été faite à l’issue d’une réunion de concertation, lundi 13 novembre, ayant regroupé Nidaa Tounes, Ennahdha et UPL.

Il a été convenu aussi de constituer une commission technique commune entre les représentants de ces trois partis pour l’examen des projets de loi qui doivent être modifiés dont le projet de la loi de finances 2018.

Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a indiqué que la réunion tripartite a porté sur la situation générale dans le pays, en particulier dans les villes du sud tunisien touchées par les inondations et causant la mort de trois citoyens.

La réunion s’est focalisée également sur la situation de l’ISIE, a ajouté Ghannouchi, précisant que l’accent a été mis sur l’impératif de parachever la composition de l’Instance électorale, d’élire son président et de se mettre d’accord sur la question. “Les trois partis se sont mis d’accord sur un seul choix pour accélérer l’élection du président de l’ISIE”, a affirmé le président d’Ennahdha. La campagne anticorruption lancée par le gouvernement d’union nationale a été évoquée lors de la réunion, a aussi relevé Ghannouchi, ajoutant que toutes les parties ont insisté sur la nécessité de continuer cette campagne et d’empêcher toute tentative de la compromettre.

Ghannouchi a indiqué, d’autre part, que les projets de la loi de finances et le budget de l’Etat pour l’exercice 2018 ont été les principaux thèmes de la réunion. Et d’ajouter qu’il a été convenu de constituer une commission technique entre les trois partis pour l’examen des lois devant être modifiées, appuyer l’entreprise économique, renforcer le pouvoir d’achat du citoyen et engager les réformes nécessaires.

Sur ce qui sera annoncé après le retour de l’UPL, Ghannouchi a dit qu'”il n’a pas encore été décidé si ça sera un élargissement de la coordination entre Nidaa Tounes et Ennahdha ou un nouveau groupe parlementaire”. Cette question sera reportée à lundi prochain après une réunion prévue au siège d’Ennahdha, a-t-il annoncé.

Pour sa part, le porte-parole de Nidaa Tounes Mongi Harbaoui, a relevé que la réunion était l’occasion d’échanger les points de vue avec la délégation de l’UPL sur le soutien politique à l’accord de Carthage et au gouvernement d’union nationale.

La commission technique qui sera créée et qui représentera les groupes parlementaires des trois partis a pour objectif de surmonter les problèmes contenus dans le projet de la loi de finances et l’examen des modifications nécessaires à introduire dans l’intérêt national, a-t-il dit.

De son côté, le président de l’UPL, Slim Riahi, a affirmé que le retour de son parti au Document de Carthage “est tout à fait naturel. Il est venu répondre à l’appel d’Ennahdha et de Nidaa Tounes pour renforcer le soutien politique au gouvernement”. L’UPL s’est retirée du gouvernement à une époque où il y avait certaines réserves, a-t-il rappelé.

Le retour de l’UPL au Document de Carthage est officiel aujourd’hui, a ajouté Slim Riahi, indiquant qu’il rencontrera dans les prochains jours le président de la République pour discuter des moyens d’améliorer son contenu en ce qui concerne notamment le volet économique et social outre l’examen des axes de la stratégie économique de l’Etat pour 2019 dans le cadre de ce Document.

Slim Riahi a affirmé le soutien de son parti au gouvernement d’union nationale, indiquant “le parti a fait l’expérience de l’opposition mais préfère aujourd’hui assumer ses responsabilités et combattre pour l’intérêt de la Tunisie de l’intérieur du pouvoir et non de l’extérieur”.

Dans la déclaration issue de la réunion, un appel est lancé au gouvernement pour faire en sorte que la cellule de lutte contre les catastrophes naturelles soit en réunion permanente pour réunir les conditions propices aux interventions de secours. L’accent est mis également sur l’importance de réfléchir sérieusement aux moyens de promouvoir l’infrastructure et de pallier les insuffisances dans plusieurs régions.

Les participants à la réunion soulignent également qu’ils sont ouverts à toutes les forces nationales et sont attachés au dialogue pour faire face aux défis auxquels le pays est confronté dont les défis économiques et sociaux.