L’Union européenne (UE) va mobiliser environ 40 milliards d’euros d’investissement en Afrique dans le cadre de son prochain budget. C’est ce qu’a annoncé, lundi 30 octobre à Tunis, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, assurant que la Tunisie va en tirer profit.

En visite officielle de deux jours en Tunisie (30 et 31 octobre 2017), l’eurodéputé a parlé du défi de la vague migratoire en Europe, de la lutte antiterroriste, du chômage et d’un nécessaire investissement dans le développement africain dont celui de la Tunisie.

“Il faut au moins 40 milliards d’euros pour un effet levier de 400 milliards d’euros. Aujourd’hui 3,5 milliards d’euros, seulement, sont déjà mobilisés. Mais, ça ne suffit pas”, a-t-il regretté au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue tunisien Mohamed Ennaceur, à l’issue d’une séance extraordinaire tenue à l’hémicycle du Bardo.

D’après Tajanai, les investissements “productifs” en Afrique sont la clé pour lutter contre l’émigration clandestine, jugeant ” indispensable ” de renforcer le contrôle sur la frontière tuniso-libyenne, les côtes et les ports tunisiens pour dissuader les candidats à l’émigration clandestine.

“Ce n’est pas avec les discours qu’on peut convaincre les migrants de rester chez eux. Il faut leur offrir des possibilités d’avoir une vie décente, d’où la nécessité d’engager des investissements”, a-t-il soutenu. “Personne ne veut quitter sa ville natale, mais si cette ville souffre de la pauvreté et du chômage, l’émigration devient ainsi une issue”.

Par ailleurs, l’eurodéputé a plaidé pour “une coopération accrue entre la Tunisie et l’UE en matière de lutte antiterroriste”. “Les services de renseignement de la Tunisie et des pays membres de l’union devraient collaborer davantage”, a-t-il indiqué, se prononçant en faveur de la mise en place d’une stratégie antiterroriste commune Tunisie-UE pour combattre ce fléau transfrontalier.

Pour sa part, le président de l’Assemblée des représentants du peule Mohamed Ennaceur a déclaré avoir évoqué avec son homologue européen les moyens d’attirer des investissements étrangers en Tunisie et de les orienter vers les régions les plus défavorisées.

“La Tunisie compte constamment sur le soutien de l’Union européenne pour juguler le problème du chômage notamment pour les diplômés du supérieur”, a-t-il dit.
Par ailleurs, Ennaceur a affirmé avoir demandé de l’aide de l’Union européenne pour faciliter la migration régulière des jeunes tunisiens vers l’Europe.

“La Tunisie réclame un appui économique et politique plus conséquent de la part de l’UE. Elle cherche notamment à la conversion de ses dettes auprès des pays membres de l’UE en projets d’investissement”, a-t-il souligné.