Il n’est plus question de subir sans agir. Etre signataire du Pacte de Carthage implique une participation effective de l’organisation patronale dans tout le processus de relance économique comprenant entre autres les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du projet de la loi des Finances 2018. «Nous refusons d’être des comparses alors que nous avons à maintes reprises exprimé et prouvé notre volonté de participer à la réussite de la transition économique de notre pays par des actes et non par des discours démagogiques». 

Wided Bouchamaoui est révoltée par l’image péjorative qu’on ne cesse de véhiculer sur l’entrepreneur créateur de richesses et premier employeur de la Tunisie.

Entretien

WMC: Madame, vous ne cessez depuis quelques temps de parler de la crise morale que traverse la Tunisie, cette crise touche-t-elle spécialement à l’économie ?

Wided Bouchamaoui: Mais bien évidemment et elle ne date pas d’aujourd’hui. On diabolise systématiquement tous les chefs d’entreprise et tous les succès. Dans notre pays, au lieu de valoriser la réussite et de faire des success stories des exemples à suivre, on les pénalise. Pourtant, la relation employeur-employé a beaucoup changé, il y a plus de concertations entre eux, plus d’écoute et plus de respect. Et c’est positif pour assurer un climat social serein.

L’amélioration de la qualité des relations entre nous, en tant qu’UTICA et l’UGTT, a donné de bons résultats. Dans le monde entier les rapports entre patrons et employés ont évolué. Il y a eu une métamorphose totale, parce que la perception de ces relations a changé et parce que tout le monde a finalement compris que sans cette concertation, sans cette écoute on ne peut ni réaliser le bien-être des travailleurs ni optimiser les performances de l’entreprise.

En Tunisie, c’est monnaie courante de confondre un chef d’entreprise respectable avec un affairiste qui est en train de s’enrichir de manière illégale, de profiter du système, pour gagner de l’argent facile qu’il partage avec ceux qui le couvrent. Pour nous, il est impératif que cette fausse idée sur les entrepreneurs qui sont en réalité le moteur de l’économie nationale et des bâtisseurs change. Ce sont des personnes qui ont pris des risques. Parmi eux, il y en a qui ont hypothéqué tous les biens qu’ils possèdent pour avoir des crédits bancaires et investir. Ils ne se lèvent pas de bon matin pour récolter de l’argent tombé du ciel, ils triment tous les jours que le bon Dieu fait pour honorer leurs engagements avec les banques et avec l’Etat et assurer des salaires décents à leurs employés. Ils ne dorment pas la nuit car ils prennent trop de risques pour faire fonctionner leurs entreprises et créer la richesse. Il faut arrêter avec cette idée d’”entrepreneurs suceurs de sang des travailleurs”. Trop, c’est trop !

Quels sont les messages que vous estimez importants en tant que présidente de l’UTICA ?

Je veux que les gens apprécient la valeur travail et respectent ceux qui travaillent à leur juste valeur. Les créateurs de projets prennent des risques, s’endettent et osent. Nous ne sommes pas tous nés riches, nos grands-pères ont construit leurs groupes à partir de rien. Nous avons certes hérité de la fibre de chefs d’entreprise mais nous avons construit nos groupes à la sueur du front et cette réussite doit être appréciée et non dénigrée.

Ne pensez-vous pas que l’UTICA pèche également par un déficit de communication à ce niveau ?

Je le reconnais. Il faut peut être plus présent dans le champ public. Il faut admettre que nous passons notre temps plus à travailler pour préserver nos entreprises et mettre en place des stratégies de développement que dans la communication. Nous avons choisi la discrétion, car être tout le temps sur les plateaux de télévision ou dans les radios n’est pas notre vocation. Mais j’estime que, désormais, il va falloir être plus présents dans la sphère médiatique pour que nos compatriotes sachent ce que nous sommes réellement et ce que nous faisons. Nous n’avons jamais parlé des œuvres caritatives de l’UTICA ni de ce que nos participations dans l’effort national d’améliorer la qualité de nos infrastructures scolaires à titre d’exemple.

Ceci étant, reconnaissez qu’il n’y a pas un débat public sérieux concernant l’économie. Aujourd’hui tout le monde cherche le buzz ! On parle beaucoup politique et pas assez  d’économique.

Ceci étant, reconnaissez qu’il n’y a pas un débat public sérieux concernant l’économie. Aujourd’hui tout le monde cherche le buzz ! On parle beaucoup politique et pas assez  d’économique. Aujourd’hui, il s’agit du projet de loi sur les finances et c’est l’actualité, mais en général les médias sont plus orientés sur des thèmes problèmes tels la violence, les problèmes des jeunes, de joutes politiques ou de conflits entre partis. Il n’existe pas un véritable débat économique et nous ne voyons pas de grands experts occuper les devants de la scène médiatique.

J’aurais souhaité voir de success story de jeunes entrepreneurs qui se sont battus et qui ont réussi évoquées par nos médias. Cela permettrait peut-être à nos jeunes qui veulent partir de croire de nouveau en leur pays et la possibilité de s’y projeter. J’ai proposé à la télévision de consacrer 3 mn dans le Journal de 20 h à des histoires qui suscitent de l’espoir et incitent les jeunes à avoir plus foi en leur pays.

Les jeunes peuvent profiter de lignes financières pour créer et développer des projets originaux dans ces coins idylliques, y créer une dynamique touristique et y commercialiser des produits artisanaux.

Le taux d’audience du 20h figure parmi les plus élevé, cela aurait pu aider à éclairer les horizons de notre jeunesse. Malheureusement, ce sont des idées auxquelles on n’accorde pas d’importance.

Les exemples sont légion, il faut parler de nos réussites dans la culture, le sport, l’associatif et le volontariat. Il faut encourager les nouvelles initiatives. A titre d’exemple, l’investissement par les jeunes dans le secteur touristique. La Tunisie est dotée de sites magnifiques. L’Etat pourrait servir de locomotive en balisant le terrain et en prenant en charge la construction des infrastructures portuaires dans certains sites magnifiques ou encore ouvrir la voie pour que les sites historiques soient exploités comme il se doit.

Les jeunes peuvent profiter de lignes financières pour créer et développer des projets originaux dans ces coins idylliques, y créer une dynamique touristique et y commercialiser des produits artisanaux.

Dans notre pays, il y a tout ce qu’il faut pour créer des richesses et développer des projets rentables, pourquoi tout ce désespoir et cette volonté d’aller. Avec plus de 3000 ans d’histoire, nous n’arrivons pas à nous positionner comme nous le méritons sur l’échiquier touristique international. Au Maroc, grâce au festival d’Assawira, on a fait d’un petit village, où il n’y avait que deux ou trois avenues et qui ne comptait que deux petits hôtels, une  ville maintenant dotée de dizaines de maisons d’hôtes et une grande dynamique touristique internationale.

Revenons maintenant au projet de loi des Finances. Vous avez déclaré que vous avez été mis devant le fait accompli, que vous avez été informés du contenu du projet comme monsieur tout le monde et que vos propositions n’ont pas vraiment été prises en considération ?

Ce que je reproche au gouvernement est fondamental. Nous sommes signataires du Pacte de Carthage. Lorsque l’on est signataires d’un pacte, nous établissons avec nos partenaires des rapports de confiance et nous sommes représentatifs d’un pan important de la société tunisienne en tant que partenaire social. Il faut que les choses soient claires: nous devons être associés à tout le processus, ce qui ne veut pas dire que la décision doive nous revenir exclusivement.

Nous estimons que, dans l’intérêt de tout le monde, tous les dossier doivent être sujets à discussion, que nous discutions, que nous négocions et que nous faisions dans un climat de concertation des concessions ou des sacrifices. Mais il est inadmissible que, à chaque fois, on nous mette devant le fait accompli. Cela s’est passé lors de la composition du gouvernement dont nous avons pris connaissance à travers les médias.

Nous refusons d’être des figurants, et les partenaires sociaux doivent être traités par le pouvoir exécutif sur le même pied d’égalité. Il n’y a pas une organisation plus forte, plus patriote ou plus méritante que d’autres. Si l’UTICA est considérée comme une organisation nationale patriotique qui a contribué à l’essor économique du pays, qui a participé d’une manière effective à l’édification de l’Etat tunisien depuis l’indépendance et à la lutte nationale, il faut traiter avec elle en prenant en considération son poids et son importance.

Le plus grand employeur en Tunisie est le secteur privé, nous avons développé les industries depuis les années 60. Nous avons toujours cru en notre devoir de soutenir notre pays qui passe par une phase difficile, nous avons exprimé notre volonté de l’aider à avancer et nous l’avons prouvé par des actes. Nous n’avons jamais usé d’outils de pression et la loi nous le permet. Elle nous autorise, si nous sommes lésés, à procéder à des lock-out, nous pouvons arrêter la production.

Nous n’usons pas ces pratiques parce que personne n’a le droit de fragiliser notre pays aujourd’hui et nous ne voulons pas adopter des postures destructrices. Mais qu’on ne considère pas notre patriotisme comme une faiblesse. Des fois, j’ose approuver des décisions que les adhérents de l’UTICA contestent et je fais tout pour les convaincre et les calmer, mais il ne faut quand même pas exagérer et nous prendre de haut à chaque fois.

Le plus grand employeur en Tunisie est le secteur privé, nous avons développé les industries depuis les années 60.

Qu’est ce qui vous a dérangé dans la loi des Finances ?

Ce qui nous a dérangés, c’est la manière dont elle a été élaborée. Il ne revient pas systématiquement au secteur privé de couvrir le déficit budgétaire et qui plus est, c’est le secteur organisé qui subit. Nous ne sommes pas à l’origine de la défaillance et de la mauvaise gouvernance du secteur public.

L’année dernière, nous avons subi une imposition, à titre exceptionnel de 7,5%, qu’en a-t-il été de l’usage de ces impôts supplémentaires ?

En 2010, les entreprises publiques alimentaient le budget de l’Etat par 1,200 milliard de dinars, c’est la BCT qui renfloue les caisses de l’Etat et l’Etat finance les entreprises publiques déficitaires, alors qu’auparavant c’était le contraire, elles étaient bénéficiaires.

L’année dernière, nous avons subi une imposition, à titre exceptionnel de 7,5%, qu’en a-t-il été de l’usage de ces impôts supplémentaires ? Bien sûr, ce n’est pas pour investir mais pour payer les salaires ! Nous nous sommes sacrifiés, nombre d’entreprises ont souffert, nous avons participé à l’effort national pour sauver notre patrie, et nous considérons que c’est notre devoir. Mais il ne faut pas que cet argent aille n’importe où. J’ai pris le risque d’approuver cette mesure aux dépens de mes adhérents et de manière provisoire et ponctuelle. Donc, nous étions les seuls à contribuer à l’effort national et malgré tout cela on ne tient pas compte de nos recommandations ou de nos propositions.

Alors de deux choses l’une, ou bien on veut sauver le tissu économique formel et encourager les entreprises en règle avec la loi et l’Etat, ou laisser libre champ au chaos de l’informel. Ce que je lis dans le projet de loi des Finances est une panoplie de mesures coercitives. Par exemple, si vous ne vous avez un retard dans le paiement des impôt d’un mois parce que vos clients ne vous ont pas payés ou les fournisseurs n’ont pas respecté les délais et que cela a des conséquences sur la trésorerie, vous êtes automatiquement sanctionnés. Et l’informel dans tout cela !

Selon certaines statistiques, près d’un million de Tunisiens travailleraient dans l’informel, dont un grand nombre est également employé en même temps dans l’administration ou, pire encore, gère une entreprise. Pourquoi ne pas sévir ? Ne me dites pas qu’au bout de 60 ans d’indépendance l’Etat tunisien n’est pas doté des structures qui permettent de découvrir ou d’inventorier tout ce qui sort de la légalité. Il y a les services de douane, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense, et ils peuvent aider à mettre la lumière sur la portée de ce phénomène d’économie souterraine ou parallèle. Nous avons proposé un identifiant fiscal dans la carte d’identité de chaque Tunisien même s’il doit payer 0 dinar. L’essentiel est d’être dans la transparence.

Il faut que l’impôt soit généralisé et que chacun de nous l’intègre dans ses réflexes de citoyen. Il faut abolir le règlement en espèces, c’est l’une des raisons principales de la corruption.

En Tunisie, les gens n’ont pas conscience que payer ses impôt est un devoir national avant tout. Il faut que l’impôt soit généralisé et que chacun de nous l’intègre dans ses réflexes de citoyen. Il faut abolir le règlement en espèces, c’est l’une des raisons principales de la corruption. Il faut imposer les reçus à chaque fois qu’on dépense de l’argent en espèces. Il faut établir un programme sur 5 ans pour imposer de nouvelles mesures. En Inde, en deux jours, ils ont changé leur monnaie et interdit le paiement par espèces. Nous, nous avons appelé au changement des billets de 50 D dans l’immédiat, nous ne savons pas si cela sera fait et de toutes les façons, les décisions qui sont prises ne sont pas appliquées, nous n’avons pas avancé d’un pouce.

Peut-être que l’Etat est dans l’incapacité de mettre en application les mesures qu’il prend ?

Je ne crois pas qu’il s’agisse du déficit de l’Etat. A l’UTICA, nous avons deux secteurs en souffrance, les textiles et les cuirs et chaussures, il y a eu des réunions, de longues concertations, après il y a eu une décision du conseil ministériel qui a paru sur le JORT. Cela fait plus de deux mois que nous attendons qu’elle soit appliquée, mais l’administration ne suit pas surtout dans les régions intérieures. Il y a un décalage entre la capitale et les régions intérieures. C’est  bien de promulguer des lois, mais il est encore mieux de les appliquer.

Je le dis et je le répète: les moteurs de la croissance en Tunisie sont l’export et l’investissement. Nous somme dans un petit pays dont le marché intérieur est exigu, alors notre seul salut est l’export. Nous voulons augmenter le taux des devises et multiplier les entreprises pour offrir plus d’emplois, notre seul recours est la création de nouveaux projets.

Pour l’export, alors que nous traversons une phase exceptionnelle, nous avons demandé à ce que l’on accorde aux entreprises exportatrices créées sur tout le territoire national pour les 3 ou 5 années à venir une exonération totale, mais pas de réponse définitive à ce jour.

On parle de conditions imposées par le FMI au gouvernement tunisien !

Arrêtons de tenir ce discours ! Le FMI n’est impliqué que dans l’équilibre du budget de l’Etat. Il n’a pas à intervenir dans nos choix quant aux leviers de croissance. Ils relèvent de notre responsabilité, et s’il faut en discuter directement avec Christine Lagarde, nous sommes capables de gérer toutes sortes de négociations. Ce que nous voulons, c’est un répit de 5 ans pour qu’on puisse dynamiser le pays et créer de l’emploi. Nous pensions réduire le taux d’imposition de 25 à 20%, mais nous voilà aujourd’hui avec un taux de 26%.

Aucune institution internationale ne peut nous interdire de prendre les mesures qui s’imposent pour sauver notre pays qui traverse une situation inhabituelle. Pareil pour la Banque mondiale. Les délégations représentant ces institutions nous consultent et viennent jusqu’à chez nous. Nous sommes capables de défendre les intérêts de notre pays et de notre économie. On ne peut pas nous dicter ce que nous devons faire.

Mais dans l’attente, la Tunisie s’enlise dans une crise économique sans fin…

Notre problème majeur est la croissance qui doit illustrer la prospérité, la dignité et la sécurité du pays. Nous ne pouvons pas avoir de dignité avec des gens en chômage, et nous ne pouvons pas parler de sécurité économique avec des entreprises à bout de souffle.

Un investisseur a besoin de sécurité, de stabilité politique et fiscale et de réglementations sur le moyen et le long terme. On ne peut pas, du jour au lendemain, changer de régime fiscal. L’investisseur tunisien ou étranger investit sur le long terme, il planifie son budget et ses investissements, si à chaque fois on change de régime fiscal, on le pousse à arrêter ses activités ou changer de site.

Nous sommes en plein délire

Chaque année nous sommes angoissés à l’idée que les décisions prises par un gouvernement annulent celles prises par son prédécesseur. Des décisions qui peuvent être prises à l’aveuglette. L’année dernière, on a enlevé le droit de douane sur nombre de produits, cette année, on s’est rétracté, on a enlevé une taxe et on l’a remplacée par une autre. Pareil pour la TVA. Nous sommes en plein délire. On n’indique pas pour la dernière taxe de 1% appelée “taxe de la solidarité”, si elle a été décidée à titre exceptionnel ou provisoire. Vous appelez ça une stabilité fiscale ?

En plus concernant l’importation, la majorité des produits importés le sont pour être réexportés. Il y en a qui sont futiles oui mais il y a des importations nécessaires, on ne peut pas surtaxer des produits que l’on retrouve ensuite sur le marché parallèle. Je suis pour la protection du marché local bien que nous évoluions dans un marché ouvert et nous l’avons choisi. S’il y a de l’importation, le choix revient au consommateur, il faut laisser la concurrence jouer.

Et l’hémorragie des devises ainsi que le déficit de la balance commerciale, vous y pensez ?

Aujourd’hui nous avons un souci de devises, mais si nous augmentons les taxes, nous allons porter atteinte au secteur formel et encourager les consommateurs à se réfugier dans le marché parallèle. Pourquoi ne pas investir plus dans l’amélioration du service public ? Imaginez un transport public de qualité, pensez-vous que les gens auraient besoin d’autant de voitures ? Pareil pour les hôpitaux et l’enseignement privé. Il y a un constat partagé par tout le monde : la dégradation du service public, et il n’y a pas une volonté ferme d’arrêter cette dégradation.

Quant au déficit de la balance commerciale, comme je l’ai cité plus haut, mettons en place une panoplie de mesures pour encourager les sociétés exportatrices, soutenons les opérateurs partant à la conquête de l’international, et c’est le développement du secteur de l’export qui rééquilibrera la balance de paiements.

Et qu’en est-il de la qualité des relations entre l’UTICA et l’UGTT ?

Nous sommes deux organisations patriotiques nationales qui ont contribué à l’édification de la Tunisie, chacune a joué son rôle. Nous ne sommes pas en guerre, et nous sommes condamnés à nous entendre dans l’intérêt de notre pays. Ceci ne pourrait se faire sans des relations de confiance, sans concertations permanentes, sans respect, et sans compréhension. Notre objectif doit être le même: comment construire la Tunisie de demain ? Il ne s’agit pas de qui crie plus fort mais plutôt de comprendre et d’assimiler le fait que notre destin est de vivre ensemble et de coopérer ensemble. Cela ne peut réussir qu’en apprenant à mettre tous les dossiers autour d’une table et en discuter dans la clarté, et comme je l’ai dit, dans le respect des points de vue des uns et des autres, mais pas sur des plateaux de télévision, pas par personnes interposés, ou des décisions irresponsables qui peuvent nuire à tout le monde.

Nous ne sommes pas les vampires pour lesquels on veut nous faire passer. Nous sommes tunisiens avant d’être entrepreneurs.

L’UGTT est née en 1946 et l’UTICA en 1947. Unies par une histoire commune de lutte pour l’indépendance du pays, nous n’avons pas le droit de nuire à cette relation, bien au contraire il faut la préserver et la renforcer pour le bien de la Tunisie. L’UTICA est présente et participe à l’effort national dans nombre de secteurs et à titre gracieux. Nous ne sommes pas les vampires pour lesquels on veut nous faire passer. Nous sommes Tunisiens avant d’être entrepreneurs.

Tenez, cette année nous avons réaménagé 184 écoles primaires pour 2,530 millions de dinars. Nous ne parlons pas, nous agissons. Je refuse que l’on diabolise le secteur privé par le secteur public défaillant. Nous sommes d’ailleurs en train de prendre le relais car la nature a horreur du vide. Et je rappelle à ceux qui l’oublient très souvent : nous sommes Tunisiens, patriotes et ensuite entrepreneurs.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali