Les femmes rurales dans le secteur agricole sont exposées au danger des accidents de la route

“Les femmes rurales, qui représentent 70% du total de la main-d’œuvre dans le secteur agricole, sont exposées au danger des accidents de la route”. C’est ce qu’a affirmé Hend Bouziri, présidente de l’association “Tunisiennes” lors d’une conférence organisée à Tunis mardi 17 octobre sur “les défis du transport de la femme en milieu rural” à l’occasion de la Journée mondiale de la femme rurale.

“La difficulté de se rendre au travail en parcourant entre 5 et 20 Km, d’après des études récentes réalisées par le ministère de l’Agriculture, et le manque de contrôle sur les routes pour lutter contre le transport anarchique sont les principales raisons de la multiplication des accidents de la route dont la victime est la femme rurale marginalisée”, a-t-elle expliqué.

Selon la présidente de l’association “Tunisiennes”, l’exposition de ces femmes aux accidents de la route est une forme de violence subie par cette catégorie marginalisée.

C’est pour cette raison qu’elle appelle le gouvernement à lutter contre toutes formes de violence et de discrimination exercées sur la femme rurale et à impliquer toutes les parties concernées (ministères, société civile…) dans la recherche ds moyens et mécanismes pouvant mettre fin au transport anarchique et mettre à la disposition des ouvrières en milieu rural des moyens de transport confortables et sûrs.

De son côté, Nejia Ben Zayed, secrétaire générale de la Fédération nationale des agricultures au sein de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), estime dans son intervention que la femme rurale ne bénéficie ni de couverture sociale ni juridique qui lui garantissent une protection contre l’exploitation faisant remarquer que 80% des femmes rurales travaillent sans contrats et sans congés hebdomadaires.

Ben Zayed a mis l’accent sur l’importance d’accélérer la mise en place de commissions régionales sous la tutelle des gouverneurs et qui soient composées de représentants des autorités sécuritaires, des sociétés de transport régionales et des assurances pour suivre et contrôler le transport des femmes en milieu rural outre l’amendement de la loi n33 relatif à l’organisation du transport terrestre.

Elle a, en outre, appelé le ministère de l’Intérieur à renforcer le contrôle sur les routes pour lutter contre le transport anarchique des ouvrières dans le secteur agricole et à créer un nouveau type de transport qui sera baptisé, selon l’intervenante, le transport agricole, pour prendre en compte les spécificités des déplacements dans les circuits agricoles.

Les participantes à la conférence, organisée à l’initiative de l’association ont souligné l’importance de sensibiliser les femmes en milieu rural à leurs droits, appelant la société civile à jouer son rôle dans la défense de ces droits.

La conférence a été aussi une occasion pour évoquer les difficultés que rencontre la femme en milieu rural et les moyens d’améliorer ses conditions et les opportunités disponibles pour renforcer son autonomisation et créer des projets de développement