Enfants tunisiens dans les geôles libyennes, un casse-tête politico-social

Selon Mouna Jendoubi, secrétaire générale de l’Association de sauvetage des Tunisiens bloqués à l’étranger, une quarantaine d’enfants tunisiens, âgés entre 3 et 12 ans, sont séquestrés dans les prisons libyennes. C’était lors des travaux de la Conférence nationale sur l’éducation préscolaire organisée les 27 et 28 septembre à Tunis par le ministère des Affaires religieuses.

L’association avait contacté la présidence du gouvernement, les ministères des Affaires étrangères, de la Famille et des Affaires sociales à propos de la situation de ces enfants enfermés dans les geôles libyennes, a précisé Jendoubi.

Le dossier a été également remis devant les membres de la commission des tunisiens à l’étranger à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a encore précisé Jendoubi rappelant sa visite effectuée en Libye dans une tentative de trouver une solution avec le gouvernement libyen et pouvoir récupérer ces enfants. Aucun accord n’a été conclu avec le gouvernement libyen, regrette Jendoubi.

L’intervenante a insisté sur l’impératif d’accélérer les procédures pour récupérer ces enfants ainsi que leur mère, estimant qu’elles sont victimes du terrorisme, a-t-elle encore dit, précisant que certains parmi eux sont sans soutien familial après avoir perdu tous les membres de leurs familles dans des opérations terroristes.

A leur retour en Tunisie, Jendoubi a proposé une intégration de ces enfants dans des unités d’intégration et de protection des enfants avec le souci d’évaluer l’encadrement social et psychologique accordés.

Pour sa part, le responsable de la section de lutte contre le terrorisme au ministère de l’Intérieur, Omar Hajji, a souligné le rôle préventif joué par le ministère de l’Intérieur au profit de ces enfants avant l’âge de 6 ans et le rôle de sanction pour ceux qui sont accusés d’appartenance à des organisations terroristes ou impliqués dans des actes criminels.

Les tentatives d’impliquer des enfants notamment dans des actes de surveillance et d’interception des forces de police ou pour abus sexuel ont baissé en comparaison de la période post-révolution, a fait remarquer la même source.

Hajji a mis, à cette occasion, en relief les efforts déployés par le ministère de l’Intérieur dans la lutte contre l’extrémisme citant à ce propos, la fermeture des espaces anarchiques pour enfants et la récupération des mosquées et des institutions religieuses qui étaient hors contrôle. Ces mesures ont contribué à la lutte contre l’extrémisme, a ajouté Hajji.

Le danger persiste encore, a-t-il regretté, rappelant le devoir de mettre en place une stratégie de lutte contre les éléments terroristes.