Pourquoi la croissance chinoise constitue un casse-tête pour le FMI

La Chine –ou plutôt son économie- serait un sujet de grande inquiétude pour le Fonds monétaire international (FMI), en ce sens que sa croissance est essentiellement financée par l’endettement.

En effet, dans une note publiée mardi 15 août 2017, les experts de l’institution financière internationale, tout en se félicitant que les perspectives de la croissance chinoise à court terme se soient renforcées, soulignent néanmoins que cela est au prix de risques accrus à moyen terme.

«C’est le paradoxe de la croissance chinoise: les bons chiffres des deux premiers trimestres 2017 (6,9% de croissance à chaque fois) rassurent les Bourses et les investisseurs, mais inquiètent les économistes qui s’intéressent aux fondamentaux de son économie. C’est là que le bât blesse», rapporte nos confrères du monde.fr.

Pour preuve, le Fonds indique que «ce sont toujours les investissements dans les infrastructures et l’immobilier qui font tourner la «vieille économie» chinoise (l’industrie lourde, la production d’acier, de ciment, etc.». D’ailleurs, l’agence Bloomberg indique que les investissements d’infrastructures représentent 22% du total des investissements en actifs fixes en Chine, soit plus qu’en 2009, au moment du lancement d’un vaste plan de relance destiné à surmonter la crise.

Cependant, tout n’est pas négatif, car le FMI reconnaît que la Chine est parvenue à stabiliser son économie en limitant le surendettement et les surcapacités dans des domaines très touchés, comme l’acier et le charbon. «D’importantes mesures de régulation et de supervision ont été prises contre les risques du secteur financier, et la dette des entreprises progresse moins vite, reflétant des initiatives de restructuration et de réduction des surcapacités», lit-on dans le rapport du FMI.

Idem pour Hao Hong, directeur de la recherche à la Bank of Communications International : «si on regarde la structure de l’endettement en Chine, il y a du progrès: les nouvelles dettes accumulées cette année l’ont surtout été par les promoteurs et par les ménages. Avant, elles étaient le fait d’entreprises qui ne survivent que grâce au crédit».

Mais le FMI reproche à la Chine de n’avoir pas suffisamment encouragé la transition vers une économie reposant davantage sur la consommation intérieure et les services. D’où son appel aux autorités de Pékin à mettre en œuvre plus de réformes structurelles visant à libéraliser l’économie dont certains secteurs sont encore entre les mains d’entreprises d’Etat (industrie lourde, banque, télécoms, énergie…). «Pire, les “entreprises zombies“, maintenues en vie seulement grâce à des crédits quasi illimités, ont capté 14% des prêts distribués à l’industrie en 2016, contre 4% en 2011».