Dans un communiqué publié dimanche 12 mars 2017, la Fédération nationale du textile a exprimé sa colère par rapport aux augmentations de salaires signées tout récemment par la centrale patronale avec l’UGTT, lesquelles augmentations, d’après la FENATEX, menaceraient la pérennité des entreprises de textile et porteraient une grave atteinte à leur compétitivité.

D’autres entrepreneurs opérant dans le secteur du cuir et chaussures ont pris part à la réunion tenue lundi 13 mars à l’UTICA “une mobilisation jamais égalée” pour débattre des problèmes du secteur. Les participants auraient exprimé leur colère quant à la situation du secteur souffrant depuis des années de concurrence déloyale venant d’autres pays et du commerce parallèle.

Pour commenter les deux réunions, deux sons de cloche: le premier, révolté par l’état auquel ont été relégués les deux secteurs: “Les textiliens réunis figurent parmi les plus importants des PME/PMI à celles qui emploient près de 4.500 personnes. Pour nous cela reflète une crise profonde au sein de la centrale et c’est ce qui explique la volonté de beaucoup d’entre nous de créer notre propre structure”.

Certains hauts responsables de l’UTICA considèrent pour leur part que la réunion des entrepreneurs du textile ne reflète pas l’opinion de la majorité, d’autres, comme Khalil GHARIANI, estiment que même si un seul affilié quitte la centrale patronale, c’est une perte: “Nous comptons bien nous atteler à remettre les choses au point et préserver l’unité de l’UTICA”.

Il n’empêche, les mouvements de protestation sont appelés à se multiplier pendant les prochains jours, indique un opérateur privé. Parmi eux, certains projetteraient même un sit-in devant le ministère des Finances à cause des mesures pénalisant les exportateurs et aussi devant la Direction générale des douanes: “Toutes les nouvelles mesures prises par le ministère des Finances représentent de nouveaux obstacles pour les exportateurs. Celles censées simplifier les procédures restent lettre morte. Le secteur des textiles a été mis en difficulté presque sciemment alors qu’il était le plus florissant”.

Ce qui se passe aujourd’hui serait, selon cette même personne, “un juste retour des choses face à la posture autiste des décideurs publics et l’impuissance de la centrale patronale qui subit des pressions venant de toutes parts, de protéger les entreprises en difficulté qui risquent de mettre les clés sous le paillasson”.

Espérons que le gouvernement assumera pleinement son rôle de protéger nos industries ainsi que les secteurs sinistrés des enseignes étrangères qui les cassent et de la mainmise des nouveaux colons étrangers, dont la Turquie qui a envahi tous nos marchés, et d’une législation handicapante.

A Sfax, les usines se sont transformées en dépôts pour les marchandises venues de Chine, de Turquie et d’ailleurs.

La révolte des entrepreneurs exprime un ras-le-bol généralisé des conséquences des mauvaises politiques entreprises à ce jour pour protéger le tissu indépendant industriel national.

La centrale patronale a du pain sur la planche pour remettre les pendules à l’heure et convaincre le gouvernement d’entamer au plus tôt les réformes qui s’imposent pour répondre aux attentes du secteur privé et assurer la relance de l’économie.

A.B.A