La GIZ, à travers sa présence en Tunisie, a entamé en 2016 un programme de coopération triangulaire «Développent du tourisme durable» entre l’Allemagne, le Costa Rica et la Tunisie. Ce programme s’inscrit dans le cadre du projet «Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes en Tunisie» et le projet «Fonds régional en Amérique Latine et dans les Caraïbes».

Le Golf Citrus participe au Salon CMT à Stuttgart en Allemagne dans le pavillon Golf & Wellness. Omar Shérif est directeur général du golf Citrus et président de l’Association des directeurs de golf de Tunisie. Il nous explique l’importance du marché allemand pour l’entreprise qu’il dirige et évoque la difficulté de gérer un golf en temps de crise.

Entretien conduit par Amel DJAIT

Webmanagercenter : Quel est le bilan de votre participation au salon CMT 2017?

Omar Cherif : Nous participons à ce Salon depuis de nombreuses années. Le marché allemand est important pour nous et ce n’est pas parce qu’il y a une grande crise que nous ne venons plus sur le marché. L’Allemagne a toujours été notre premier marché depuis le début de notre activité dans les années 90.

D’ailleurs en Allemagne, nous participons à 3 Salons. La région de Baden Wuttemberg, où se tient le CMT est une des plus riches du pays et pour nous, il est inenvisageable de laisser notre place vide.

L’objectif est-il de rassurer plus que de vendre?

Absolument.

Que représente le marché allemand pour le Golf Citrus?

Dans les bonnes années, quand nous faisions 50 à 60.000 greens fees par an, le marché Allemandreprésentait 30 à 35% de notre chiffre d’affaires.

Qu’en est-il resté pour 2016?

C’est la valeur absolue qui a baissé. Mais les Allemands sont toujours présents. A ce jour, les deux marchés qui bougent sont l’Allemagne et la France.

Les raisons sont évidentes. D’abord, il n’y a pas de restrictions sur ces deux marchés et l’offre aérienne est relativement disponible alors que sur d’autres marchés, comme la Scandinavie, nous ne pouvons plus opérer.

D’autre part, le produit que nous proposons se maintient. Je suis quotidiennement les commentaires sur le Golf Citrus dans Tripadvisor. Ils sont vraiment bons! Il faut avouer que le golf est bien entretenu. Nous avons investi dans de grandes opérations de réparation après nos 20 ans d’existence.

Qu’en est-il des tarifs? Avec une image positive et des tarifs compétitifs, ne pouvez-vous pas vous en sortir?

Nous avons fait de grands efforts à ce niveau là. Nous vendons entre 15 à 20% moins cher qu’en 2010. Sachez toutefois que nous n’avons pas touché à nos prix depuis 3 ans. Certes, nous faisons des opérations promotionnelles ponctuelles, mais il est aussi important d’être plus agressifs!

Notre objectif est que le client vienne, qu’il soit satisfait et rassuré par la destination et le pays et qu’il en parle autour de lui.

Comment un golf peut-il résister face à une crise qui dure? Ce n’est pas un hôtel qui ferme une aile, réduit le chauffage ou ne s’approvisionne pas comme à son habitude.

En effet, c’est très compliqué. Le golf est une activité extrêmement rattachée à son chiffre d’affaires. Quand il baisse, cela devient délicat. Nous avons des charges énormes. Les salaires représentent 70% de nos charges et l’entretien du parcours est coûteux.

Je dois reconnaître que nos actionnaires et partenaires nous suivent. Nous continuons de miser sur la qualité. Les banques nous suivent et nous résistons. 2016 a été la pire année depuis l’ouverture du Golf. Nous avons fini avec 15.000 greens fees. Le golf d’El Kantaoui a fini avec 9.000 greens fees alors qu’il fait mieux que Hammamet.

Et dans ce cas là, comment tenir le coup?

C’est tout l’enjeu. Baisser la qualité nous serait fatal. Nous avons besoin de soutien. L’Etat devrait nous aider comme il soutient les hôteliers.

Si nous devions comparer la crise qui nous frappe à celle des hôteliers, je pourrais dire que nous smmes loin du compte. Eux, ont connu la crise la deuxième moitié de 2015 et l’été 2016. En 2014, 2013, 2012 leurs performances étaient loin d’être une catastrophe. Pour nous, c’est autrement plus difficile. Nous souffrons depuis 2011 à cause d’un manque de confiance sur les marchés. Les TO ne ramènent plus de golfeurs. Par l’individuel (vols réguliers), nous faisons 10 à 15% de nos chiffres et le reste qui venait du package est perdu tant que le ciel reste si complexe, nous ne verrons pas le bout de la crise.

L’open sky va-t-il apporter des solutions?

Avouez que nous ne nous lançons pas dans des conditions idylliques. Nous prenons tout de même mais l’aérien est et reste la clef de voûte. Plus que la sécurité, qui est enfin rétablie, c’est par le vol que nous pouvons prendre des parts dans un marché hyper compétitif et ouvert.

Maintenant, vu les difficultés d’image, de notoriété, de sécurité, je ne pense pas que les compagnies vont se bousculer pour programmer la Tunisie.

Sommes-nous compétitifs?

En termes de tarifs, nous sommes compétitifs. Le package moyen autour de nous en termes des destinations tourne autour de 800 euros.

En Tunisie, avec un vol 5 greens fees et l’hébergement, nous tournions à 500/600 euros! C’est vraiment compétitif mais aujourd’hui le vol est triplement pénalisant. Plus personne ne veut payer 250 euros alors que les prix pour des destinations similaires en durée sont à 80 euros.