Index mondial sur la compétitivité et talents : La Tunisie 73ème 109 pays

Par : Tallel

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L’INSEAD, l’une des meilleures écoles de management international au monde, a publié en janvier 2016, l’édition 2015-20116, l’Index mondial sur la compétitivité et les talents (GTCI), une étude annuelle élaborée en collaboration avec le groupe Adecco et le ‘‘Human Capital Leadership Institute of Singapore’’ (HCLI).
Lancé à la veille du Forum économique mondial de Davos, l’Index GTCI analyse et classe 109 pays, dont la Tunisie, en fonction de leur capacité à développer, attirer et retenir les talents.

Global Talent Competitiveness Index est, en effet, un index mondial à destination des gouvernements et des entreprises afin d’améliorer leurs stratégies de gestion des talents.
La thématique de cette année «Attraction des Talents et Mobilité Internationale» se concentre sur l’importante corrélation entre mouvement des talents et prospérité économique. La mobilité joue un rôle essentiel pour combler les déficits de compétences et une majeure partie des entrepreneurs et travailleurs innovants sont nés ou ont étudié à l’étranger. Il n’est donc pas surprenant que les pays affichant les meilleures performances soient considérés comme des destinations attractives pour les travailleurs hautement qualifiés.

La Suisse occupe ainsi la première place du classement, suivie de Singapour (2ème) et du Luxembourg (3ème). La France, quant à elle, se hisse à la 22ème place du classement.

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La couverture pays de l’analyse GTCI a progressé cette année, permettant ainsi au rapport d’inclure 109 pays (contre 93 en 2014), soit 83,8% de la population mondiale et 96,2% du PIB mondial.

La Tunisie est classée 73ème sur 109 pays

Selon le rapport GTCI 2015-20116, la Tunisie est classée à la 73ème position, derrière les Emirats Arabes Unis (la 23ème position), le Qatar 24ème, l’Arabie Saoudite 42ème, le Koweit 51ème, la Turquie 63ème, la Jordanie 70ème, mais devant le Liban 77ème, l’Egypte 88ème, le Maroc 93ème et l’Algérie 104ème.

Par catégorie d’évaluation, la Tunisie a été classée 92ème sur le plan de développement des talents et compétences, 100ème au niveau de l’attraction des talents, 80ème en termes de croissance des talents, 61ème sur le plan de la fidélisation des compétences, 54ème sur le plan des incitations à l’emploi et à la formation professionnelle, et à la même position (54ème) au niveau du développement des connaissances générales de ses ressources humaines.

Les principaux enseignements du rapport :

La mobilité est devenue un élément majeur du développement des talents: il est impossible de développer des talents créatifs sans encourager la mobilité internationale et la «circulation des cerveaux».

Le débat sur la migration doit passer de l’émotion aux solutions : les pays trouveront avantage à considérer les mouvements de personnes du point de vue de la gestion des talents.

Les pratiques de management font une différence: en marge des incitations financières et du niveau/style de vie, un autre élément de différenciation important en matière d’attraction des talents réside dans le professionnalisme du management et l’investissement dans le développement des employés.

Alors que les individus continuent de se déplacer vers les emplois, les opportunités vont désormais là où se trouvent les talents: certains pays ont commencé à attirer l’attention des investisseurs internationaux en raison de talents créatifs à un coût abordable (Chine, Corée du Sud, Philippines et Vietnam pour la région Asie-Pacifique); Malte, Slovénie, Chypre et Moldavie en Europe; Turquie, Jordanie et Tunisie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA); et le Panama en Amérique Centrale.

De nouveaux «aimants à Talents» voient le jour: alors que les États-Unis, Singapour et la Suisse ont traditionnellement attiré les talents, la concurrence peut devenir féroce parmi les plateformes de talents émergentes comme l’Indonésie, la Jordanie, le Chili, la Corée du Sud, le Rwanda et l’Azerbaïdjan, destinations de plus en plus attractives que beaucoup aspirent à rejoindre.

La main-d’œuvre faiblement qualifiée continue à être remplacée par des robots alors que les travailleurs qualifiés commencent à être remplacés par des algorithmes: alors que la mobilité continue à être redéfinie -notamment via la technologie- les salariés qualifiés sont touchés et ce changement indique que des secteurs d’activité entiers risquent d’être affectés. Certaines personnes pourront travailler depuis leur domicile pour différents employeurs, alors que d’autres devront se former et se déplacer pour trouver du travail.

Dans un monde marqué par la circulation des talents, les villes et les régions deviennent des acteurs importants de la compétitivité en matière de talents mondiaux: l’agilité et l’image de marque des villes semblent être des éléments de différenciation plus stratégiques que la taille, même si un nombre croissant de grandes villes adoptent des politiques créatives pour attirer des talents internationaux.

Le manque de compétences techniques (vocational skills) reste un handicap pour les pays émergents: des fossés en termes de compétences professionnelles continuent à exister au sein de pays émergents comme la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud et notamment le Brésil. Ce point s’applique aussi à certains pays à revenu élevé comme l’Irlande, la Belgique et l’Espagne.

D’après Alain Dehaze, CEO du Groupe Adecco: «Le monde du travail évolue plus vite que jamais, générant ainsi de nouvelles opportunités et d’importants défis à relever. 200 millions de personnes sont sans emploi et 1 poste sur 2 est menacé par l’automatisation. Alors que la digitalisation et le vieillissement de la population progressent, les talents jouent un rôle essentiel, permettant de contrebalancer les déséquilibres démographiques tout en répondant à l’excédent ou à la pénurie de compétences sur tel ou tel marché. Les pays les plus performants en matière de gestion des talents sont ceux qui ont su investir dans l’éducation et les plateformes de connaissance tout en simplifiant les démarches administratives et les règles du marché du travail. Les employeurs devraient encourager la mobilité des talents en investissant dans la formation et le développement des compétences et des connaissances numériques afin de saisir les opportunités offertes par l’économie mondiale et créer plus d’emplois».

Retrouvez l’ensemble des résultats du Rapport GTCI 2015-16 sur le site : http://www.gtci2015-16.com/gtci-2015-16/

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