Après le boom, le marché français de l’e-cigarette se restructure

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électroniques (Photo : Leon Neal)

[30/03/2015 17:04:36] Paris (AFP) Le marché français de la cigarette électronique, qui a enregistré une croissance fulgurante au cours des trois dernières années, entame désormais une phase de restructuration caractérisée par une baisse du nombre de boutiques spécialisées, tout en continuant à attirer de nouveaux utilisateurs.

“Le marché est pérenne mais il se régule en se concentrant et nous sommes moins dans une dynamique euphorique”, a déclaré à l’AFP Cyrille Geiger, président des Buralistes de Paris Nord. “C’est un phénomène classique, le marché arrive à maturité et les recrutements de consommateurs baissent”, a-t-il ajouté.

Depuis novembre, ce buraliste assure ainsi avoir assisté à un “vrai tassement des volumes”, avec une dégradation de l’ordre de 25% à 30% de son activité.

Selon un article publié dimanche par le Journal du Dimanche, qui cite plusieurs sources de marché, les ventes de e-cigarettes en France se seraient effondrées de 30% en moyenne au dernier trimestre 2014.

Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpétrière et auteur d’un rapport en mai 2013 sur la e-cigarette, est beaucoup moins catégorique. Il fait certes le constat d’une “diminution du nombre de boutiques” mais pas des ventes.

“J’ai toujours dit qu’il y avait trop de magasins et le nombre de boutiques va continuer à s’effondrer”, assure le médecin, qui milite pour la fin du tabac. “Mais le marché de la e-cigarette a plus que doublé l’an dernier et il n’y a pas de baisse du nombre d’utilisateurs, ni des ventes de liquides ou de e-cigarettes en France”, assure-t-il.

Selon le groupe Xerfi, le nombre de vapoteurs était de 1,5 million en 2013 en France. Il est passé à environ 3 millions en 2014 selon le Baromètre Santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) publié en février.

“Cela correspond aux chiffres de nos adhérents, il y a toujours de nouveaux vapoteurs et cela va continuer”, souligne Rémi Parola, porte-parole de la Fédération des professionnels de la cigarette électronique (Fivape). “Il y a encore beaucoup d’innovation et les gens s’équipent encore pas mal”, ajoute-t-il, comparant le marché à celui de l’équipement en téléphones portables. Concernant le nombre de boutiques, il table cependant sur une diminution d’environ 500 magasins sur les 2.500 actuels d’ici la fin de l’année 2015.