Une légalisation du cannabis rapporterait 1,8 milliard d’euros à l’Etat

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Des plans de cannabis (Photo : Pablo Porciuncula)

[19/12/2014 15:18:02] Paris (AFP) La légalisation du cannabis, à prix majoré et dans le cadre d’un monopole public, rapporterait 1,8 milliard d’euros à l’Etat, selon une étude du groupe de réflexion Terra Nova dévoilée vendredi par Le Monde, et dont l’AFP a obtenu copie.

Une hausse de 40% du prix de vente par rapport à celui pratiqué au marché noir, associée à une baisse des dépenses publiques liées à la répression, permettrait à l’Etat d’empocher 1.8 milliard d’euros par an, selon Terra Nova, un think tank classé à gauche.

Pour son rapport, le groupe de réflexion a élaboré trois scénarios – la dépénalisation, la légalisation dans le cadre d’un monopole public, la légalisation dans un cadre concurrentiel – et en a mesuré les différents impacts sur les finances publiques.

C’est la deuxième option, celle d’une production, d’une vente et d’un usage sous contrôle de l’Etat, qui est privilégiée dans les conclusions de l’étude. Cela “permettrait de fixer le prix à un niveau plus élevé qu’aujourd’hui”, contrairement à la seule dépénalisation ou une vente libre confiée au privé, ce qui garantirait “une relative stabilité du nombre de consommateurs et du volume consommé”, estime Terra Nova.

Alors que la consommation de cannabis est strictement interdite en France, le think tank justifie ce changement de politique car “la répression est en échec” et “coûte cher”.

Avec 550.000 fumeurs quotidiens en France, “non seulement la prévalence du cannabis ne diminue pas significativement, mais elle reste l’une des plus élevées d’Europe”, souligne Terra Nova, qui rappelle que le budget consacré à la lutte contre le cannabis s’élève à 568 millions d’euros par an.

Alors que l’Uruguay, mais aussi l’état du Colorado aux Etats-Unis, ont légalisé le cannabis à usage récréatif, “notre pays ne devrait-il pas, à son tour, envisager un tel tournant idéologique et politique?”, interroge le groupe de réflexion, alors que François Hollande s’est toujours prononcé pour l’interdiction depuis son élection.