Défense : Saab respire après la finalisation de son contrat au Brésil

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édois Saab en démonstration lors du salon aérien AIR14 à Payerne, en Suisse, le 6 septembre 2014 (Photo : Fabrice Coffrini)

[27/10/2014 13:57:58] Stockholm (AFP) La finalisation de la vente de 36 avions Gripen au Brésil est un soulagement pour l’avionneur suédois Saab, qui avait subi en mai un revers avec l’annulation d’une commande à la Suisse.

En décembre, le Brésil avait tranché en faveur de l’avion de chasse suédois Gripen NG. Le contrat, finalisé lundi, prévoit la vente de 36 appareils pour 4,28 milliards d’euros et la mise en place d’une coopération industrielle entre les deux pays.

Le Brésil sera, avec la Suède, le premier à utiliser la nouvelle génération de cet avion de combat, fleuron de l’industrie militaire suédoise.

“Il importait au Brésil que ceux qui allaient lui vendre l’avion de chasse allaient transférer des savoirs sur la construction des avions, les systèmes d’avions de combats, l’intégration, etc.”, a expliqué le directeur-général de Saab, Håkan Bushke, à l’agence de presse suédoise TT.

Le contrat devrait donc permettre à la Suède de partager des coûts de développements des appareils.

“Le vrai grand gagnant, financièrement parlant, c’est en fait la Suède, dans cette affaire. Bien sûr Saab, mais aussi l’état suédois et la défense suédoise”, a insisté M. Bushke.

Quelques milliers d’emplois devraient être créés en Suède.

“Cette journée est historique pour la Suède, le Brésil et pour Saab et le contrat nous permet d’assurer le développement du Gripen pendant 30 à 40 ans”, a-t-il dit au quotidien Svenska Dagbladet (SvD).

Le contrat brésilien ouvre aussi la porte à d’autres commandes car il établit une certaine longévité pour l’avionneur, a expliqué Björn Enarson, analyste chez Danske Bank, à TT.

“L’important est que Saab demeure un acteur à long-terme dans le domaine de l’aviation militaire. La concurrence est rude mais Saab va être l’un des acteurs qui restent et va même développer la nouvelle génération d’avion de chasse”.

Revers suisse

La finalisation de ce contrat arrive à point-nommé. Jeudi, le projet de loi de finances a révélé que le gouvernement devait consacrer 2,9 milliards de couronnes supplémentaires (313,5 millions d’euros) au développement du Jas Gripen E, afin que “le projet Jas n’influence pas négativement les autres achats de matériel planifiés”, a expliqué le gouvernement.

La Suisse aurait dû financer partiellement les coûts de développement de cet appareil mais ses électeurs ont rejeté la commande de 22 avions en mai, laissant la totalité de la facture à Stockholm.

Pour le ministre de la Défense, Peter Hultqvist, interrogé par TT, le contrat avec le Brésil n’est toutefois pas un ersatz de l’occasion manquée avec la Suisse.

“Ce n’est pas le même type d’affaire, on ne peut donc pas vraiment comparer”, a-t-il affirmé.

Les appareils commandés par Brasilia, 28 avions une place et huit deux places, sont presque identiques à ceux qu’avaient commandé la Suisse, d’après SvD.

Selon le quotidien, la version biplace est développée exclusivement pour le Brésil et sera montée sur place. Les autres avions devraient être développés et montés en Suède.

Non-aligné militairement, la Suède est le troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant, derrière Israël et la Russie.

Le Gripen est actuellement utilisé par l’aviation suédoise, tchèque, hongroise, sud-africaine et thaïlandaise. La Suède a déjà commandé 60 exemplaires de la nouvelle génération de l’appareil.

Le contrat avec le Brésil devrait entrer en vigueur lors de la première moitié de l’année 2015. Les appareils devraient être livrés entre 2019 et 2024.

Brasilia avait choisi l’avion suédois face au Rafale du français Dassault-aviation et au F/A-18 Super Hornet de l’américain Boeing.