Tunisie – Recherche scientifique : Vivement une coordination entre l’APII et l’APPR

Par : TAP

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC, Taoufik Jelassi, a appelé à “appliquer les résultats de la recherche à l’industrie”.

Pour ce faire, il est indispensable d’assurer une meilleure coordination entre l’Agence nationale de promotion de la recherche scientifique (ANPR) et l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), afin d’impulser la création de valeur ajoutée en Tunisie et, par conséquent, favoriser la création d’emplois, notamment en faveur des jeunes diplômés.

Intervenant, lundi 13 octobre à Gammarth, à la conférence internationale sur les biotechnologies et le développement socio-économique en Tunisie, le ministre juge nécessaire de créer des passerelles entre les différents centres de recherche pour un échange optimal d’informations, de mettre en place des clusters spécialisés et de doter les centres et les unités de recherche d’une certaine autonomie.

Présentant l’état des lieux de la biotechnologie dans le secteur de l’environnement, Sami Sayadi, expert au Projet d’appui au système de recherche et d’innovation (PASRI), a fait savoir que la Tunisie affecte 1,2% de son PIB aux programmes de protection de l’environnement, essentiellement ceux de traitement des eaux usées et de gestion des déchets et des effluents industriels.

Toutefois, il a évoqué de défaillances au niveau de la maintenance du réseau de l’assainissement des eaux et de la réutilisation des eaux usées traitées, soulignant que “la Tunisie dispose de grandes capacités de recherche, mais souffre d’un déficit au niveau de la mise en application des résultats de la recherche dans le secteur industriel, d’une faiblesse du partenariat public-privé et d’un problème d’adaptation des technologies aux problèmes environnementaux”.

De son côté, Farouk M’henni, expert “PASRI”, a indiqué que la Tunisie fait face, aujourd’hui, à une opportunité réelle, pour se démarquer de ses concurrents et améliorer sa compétitivité, en mettant à profit la biotechnologie dans le développement de la filière textile.

Il s’agit, d’après lui, de s’orienter vers de nouveaux marchés niches du textile, tels que ceux du textile biologique, écologique et technique.

«Notre pays, riche en ressources naturelles exploitables, est capable d’accéder à ces marchés, puisqu’il dispose d’un potentiel de matériaux cellulosiques, tels que l’alfa, les sous-produits du palmier dattier, les déchets d’algues marines, les plantes tinctoriales (garance, henné, grenade…)», a-t-il dit.

“Bien que 170 chercheurs travaillent dans le secteur textile, l’ensemble des recherches effectuées reste dans les casiers, en l’absence d’une plateforme de communication entre la recherche, la production et l’industrialisation», déplore-t-il conclu.

WMC/TAP