Seita : un cinquième salarié entame une grève de la faim

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é une grève de la faim (Photo : Jean-Sébastien Evrard)

[13/10/2014 17:50:58] Nantes (AFP) Un salarié de l’usine nantaise du cigarettier Seita, filiale du britannique Imperial Tobacco, a entamé lundi une grève de la faim, portant à cinq le nombre de grévistes protestant contre la fermeture du site, a-t-on appris de source syndicale.

Le ministère du Travail, que le syndicat CGT accuse d’inaction dans ce dossier, a indiqué lundi soir à l’AFP qu’il invitait “les syndicats et la direction à poursuivre la voie des négociations pour apporter des solutions à chaque salarié”.

Il a dit “comprendre la mobilisation des salariés face à une fermeture de site”. “Les pouvoirs publics sont particulièrement attentifs à l’état de santé des salariés” en grève, a ajouté le ministère.

Les trois syndicats de l’entreprise refusent toujours pour l’heure de signer un accord sur les mesures d’accompagnement (congé de reclassement, indemnités…). Elles demandent à Seita un délai pour rediscuter du plan. Lundi soir, les échanges se poursuivaient, selon la CGT, en vue d’un prolongement de la procédure théoriquement close mercredi par un dernier comité central d’entreprise.

Lundi après-midi, une cinquième personne a rejoint la grève de la faim, un salarié de 46 ans, mécanicien depuis 18 ans à la Seita, a indiqué à l’AFP David Rolandeau, délégué syndical SUD Tabac.

“Il vient de prendre place dans un lit de l’Algeco devant l’usine”, à Carquefou (Loire-Atlantique), près de Nantes, dans lequel les grévistes passent la nuit, a ajouté le syndicaliste.

Désormais cinq personnes “vont camper 24 heures sur 24 et sept jours sur sept devant l’usine pour montrer leur indignation face à une direction déshumanisée et un gouvernement qui fait le silence radio”, a-t-il encore déclaré.

Six salariés avaient cessé de s’alimenter le 29 septembre pour protester contre la fermeture de l’usine du Carquefou, dans le cadre d’un plan social drastique annoncé en avril.

Trois d’entre eux avaient cessé le mouvement la semaine dernière, tandis qu’une autre salariée, âgée de 49 ans et déjà concernée par un plan de restructuration précédent de la Seita, avait pris le relais samedi.

Selon M. Rolandeau, les grévistes de la faim, “très affaiblis”, devraient “rester à l’usine” pendant le rassemblement prévu mardi à Nantes pour “mettre la pression” sur la direction, à la veille d’un ultime CCE sur les mesures d’accompagnement du plan social, à Paris.

Des actions sont également prévues mardi sur les autres sites Seita, notamment à Riom (Puy-de-Dôme) et Les Aubrais, près d’Orléans.

Lundi, l’instance de coordination des Comités d’hygiène et de sécurité de la Seita a émis un avis défavorable au projet, en mettant en avant “des risques graves pour les salariés actuellement en activité et à venir”, et a mandaté son secrétaire pour toute action en justice à venir, selon la CGT.