Marine Le Pen voudrait “100 milliards par an” de création monétaire

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ésidente du FN, Marine Le Pen, le 2 octobre 2014 à Clermont-Ferrand (Photo : Thierry Zoccolan)

[13/10/2014 13:13:52] Paris (AFP) La présidente du FN, Marine Le Pen, souhaiterait, si elle est élue présidente de la République en 2017, “100 milliards par an” de création monétaire par la Banque de France qu’elle utiliserait largement pour rembourser la dette.

Le FN souhaite organiser un passage à un “nouveau Franc français” couplé à un euro “monnaie commune” dans la zone euro.

“Nous envisagerions, et là la discussion est ouverte, une création monétaire correspondante aux préconisations du FMI, c’est-à-dire 5%, soit 90 milliards par an. Notre idée est d’en faire 100 milliards par an, 45 milliards pour le remboursement des intérêts de la dette et 45 milliards pour le remboursement du capital de la dette”, a-t-elle expliqué à Atlantico.fr dans un entretien publié samedi.

“Cela limite beaucoup les conséquences d?une éventuelle inflation car on ne l?injecte pas dans l?économie réelle. Enfin, il faut réserver les 10 milliards restants au déverrouillage des capacités d?emprunts des PME et PMI”, poursuit l’eurodéputée.

En ce qui concerne la sortie de l’euro que préconise le parti d’extrême droite, “l’objectif est d’abord de constater de combien se déprécie la nouvelle monnaie, ce nouveau Franc. La banque Nomura (établissement japonais qui a mené une étude sur le sujet, ndlr) anticipe en fait une dépréciation relativement faible, donc insuffisante. Il faudra donc passer par une dévaluation politique, comme ont pu le faire le Japon ou la Grande-Bretagne pour retrouver ce sursaut de compétitivité”.

“Nous faisons énormément d’efforts pour retrouver 2% de compétitivité alors que si on dévaluait de 20%, on en obtiendrait immédiatement 20%”, assure Mme Le Pen.

“A partir du moment où un pays fait le choix d’une compétitivité clairement exprimée, c’est qu’il se donne la capacité de relancer la croissance et l’emploi. Les créanciers seront rassurés par une économique qui repart, et auront toutes les chances d’être remboursés”, veut croire la dirigeante du FN.

Alors qu’on lui objecte qu’elle pourrait difficilement parvenir à obtenir une majorité parlementaire pour mettre en route ses réformes, Mme Le Pen assure que “le peuple français est raisonnable. S’il élit un président de la République, c’est pour lui donner une majorité législative par la suite (…). Ce système majoritaire à deux tours qui nous a été très défavorable pourrait demain nous être très favorable (…). Nous pouvons parfaitement, au contraire de ce qui est dit, avoir une majorité”.