Jack Ma, fondateur d’Alibaba, devient l’homme le plus riche de Chine

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Alibaba, devant la Bourse de New York, le 19 septembre 2014 (Photo : Jewel Samad)

[23/09/2014 10:59:56] Pékin (AFP) L’introduction boursière en fanfare d’Alibaba fait de son fondateur Jack Ma l’homme le plus riche de Chine, et un symbole de l’irrésistible ascension des milliardaires issus de l’internet et des nouvelles technologies dans le pays, selon un classement publié mardi.

Géant chinois du commerce électronique, Alibaba, créé il y a quinze ans par Jack Ma avec 60.000 dollars, est désormais un mastodonte pesant plus de 200 milliards de dollars après des débuts historiques vendredi à Wall Street et l’envolée euphorique de son titre.

M. Ma, 50 ans, a engrangé quelque 800 millions de dollars en cédant une partie de ses actions, tandis que les 7,8% de parts qu’ils conserve valaient lundi plus de 17 milliards de dollars… ce qui le propulse au premier rang des fortunes chinoises, avec un total de 25 milliards de dollars d’actifs, selon le classement de référence de la société Hurun.

Selon des classements récents de Forbes et Bloomberg, il intègre le top-25 des plus grosses fortunes mondiales (au 24e rang).

Les médias chinois ont répété à l’envi l’ascension spectaculaire de cet ancien professeur d’anglais, issu d’un milieu pauvre et dont le père ne touchait que 40 dollars par mois.

L’an dernier, la fortune estimée de M. Ma s’élevait à 4 milliards de dollars, ce qui ne lui permettait même pas d’intégrer le top-20 des plus riches Chinois. Un autre co-fondateur d’Alibaba, Simon Xie, a rejoint cette année la liste des 100 plus grosses fortunes du pays.

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à la Bourse de New York, le 19 septembre 2014 (Photo : Jewed Samad)

“Cela a été une année exceptionnelle pour les +super-riches+ Chinois, en dépit des anxiétés sur le ralentissement de l’économie chinoise”, a observé Hurun, insistant particulièrement sur la poussée des milliardaires 2.0.

Cinq des dix premières fortunes sont ainsi liées à l’internet et aux nouvelles technologies.

Outre Jack Ma, on y trouve Pony Ma, patron du géant internet Tencent (numéro 5); Robin Li, fondateur du moteur de recherche Baidu (numéro 6); Richard Liu, du groupe de commerce électronique JD.com, rival d’Alibaba et coté depuis peu à New York (numéro 9).

Ce dernier fait sa première apparition dans le haut du tableau, tout comme Lei Jun (dixième rang), du fabricant de smartphones Xiaomi, numéro trois du secteur en Chine.

– Etoile ternie des fortunes immobilières –

Fait significatif: Jack Ma a détrôné Wang Jianlin, patron du conglomérat Wanda, relégué à la seconde place avec une fortune de 24,2 milliards de dollars (en hausse de 7% sur un an).

Wanda et son empire de centres commerciaux et de salles de cinéma subit le contrecoup du net refroidissement du secteur immobilier en Chine, qui restreint à la portion congrue les bénéfices des promoteurs.

“L’immobilier reste une des principales sources de richesse; 20% des entrepreneurs de notre liste ont fait fortune dans ce secteur et cela ne devrait pas changer à court terme, étant donné les ambitieux programmes d’urbanisation en cours”, a tempéré Rupert Hoogewerf, président de Hurun.

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e-commerce Alibaba qui entre en Bourse (Photo : G.Roma/L.Saubadu/, js/gal/osd/abm)

Mais l’immobilier et la construction, pilier de l’économie, ne croissent plus assez rapidement pour égaler le boom météorique des firmes de l’internet et des technologies de l’information (8% des fortunes de la liste Hurun), a-t-il expliqué à l’AFP.

Autre nouveau venu dans le trio de tête du classement, Li Hejun, de la firme d’énergies renouvelables Hanergy, qui s’est taillé un nom dans les panneaux solaires et affiche désormais 20,8 milliards de dollars d’actifs.

– Ombre de la campagne anticorruption –

La Chine compte désormais 354 milliardaires en dollars, soit 39 de plus que l’an passé, selon Hurun. Ils n’étaient que trois il y a dix ans.

Le ralentissement dans l’augmentation du nombre de nouveaux “super-riches” dans le pays (on en comptait 64 de plus l’année précédente) reflète le ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale, qui pourrait –selon les prévisions d’analystes– enregistrer en 2014 sa plus faible performance depuis un quart de siècle.

Par ailleurs, la vigoureuse campagne anticorruption menée par Pékin “a eu de graves conséquences”, a relevé M. Hoogewerf.

“18 des personnes figurant dans le classement de l’an dernier (sur 100) ont désormais des problèmes avec les autorités; sept ont disparu de notre liste”, a-t-il noté.

L’un d’eux, Liu Han, ex-magnat du secteur minier, a même été condamné à mort, accusé d’avoir dirigé une “organisation mafieuse”.