Investissement : entrepreneurs et financiers réunis à l’Elysée

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ée à Paris (Photo : Fred Dufour)

[15/09/2014 04:58:22] Paris (AFP) Comment faire redémarrer l’investissement, moteur de croissance actuellement en panne en France ? Des entrepreneurs mais aussi des financiers sont réunis ce lundi à l’Elysée pour les Assises de l’investissement.

Quelque 250 personnes sont conviées pour témoigner de leurs besoins de financement tant sous forme de crédits que de fonds propres, évaluer les nouveaux instruments introduits ces dernières années et ouvrir de nouveaux chantiers, a précisé l’Elysée.

Les entrepreneurs, essentiellement des petites et moyennes entreprises réunies sous la houlette de la banque publique d’investissement Bpifrance, côtoieront des représentants de la communauté financière française: banquiers, assureurs, responsables du capital risque.

Les ministres de l’Economie, Emmanuel Macron, et des Finances, Michel Sapin, animeront chacun deux tables rondes consacrées au financement de l’innovation, aux instruments publics de financement de l’économie, aux moyens d’orienter vers les entreprises non financières, porteuses d’emplois et de croissance, la massive épargne des Français, plus friands d’immobilier.

Le président, François Hollande, animera lui une table ronde vers 15H00 avec quatre-cinq entrepreneurs avant de prononcer un discours prévu vers 15H40 et dans lequel il y aura “quelques annonces”, a précisé son entourage.

“Nous sommes à un moment où on voit que la reprise de l’investissement, et notamment l’investissement privé, est un des enjeux de la reprise de la croissance à deux niveaux, à la fois de la zone euro et également à l’échelle nationale”, a-t-on souligné dans l’entourage présidentiel.

Après une série de mesures prises par la Banque centrale européenne (BCE), la balle est dans le camp des politiques pour faire repartir l’investissement, y compris l’investissement public, en zone euro, avait déclaré jeudi le président de l’institution, Mario Draghi.

“Nous sommes face à une configuration – croissance faible, inflation faible, dette et chômage élevés – qui ne peut être résolue que par une action concertée sur la demande et sur l’offre”, a expliqué M. Draghi. “Cela nécessite que tous les acteurs, aux niveaux national et européen, jouent leur rôle”, a-t-il ajouté.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, préconise un plan d’investissements de 300 milliards d’euros pour lutter contre le chômage, en développant des secteurs d’avenir comme le numérique.

– PEA-PME –

La France a vu son Produit intérieur brut en volume stagner au deuxième trimestre comme déjà au premier, selon l’Insee, qui a relevé que la quasi-totalité des moteurs de croissance étaient en panne. Cette croissance zéro au printemps s’explique en particulier par un nouveau recul de l’investissement des entreprises (-0,8% par rapport au premier trimestre, qui avait déjà vu une baisse de 0,7%) et par une contribution négative du commerce extérieur, qui a coûté 0,1 point de PIB sur la période.

“En France, on constate qu’il y a encore des tensions de trésorerie assez vives dans un contexte où le nombre de défaillances d’entreprises demeure assez élevé”, a déploré l’entourage présidentiel. A fin juin, le cumul sur 12 mois du nombre de défaillances s’est élevé à 63.109, selon des données publiées par la Banque de France.

Les nouveaux moyens de financement des PME et des entreprises de taille intermédiaire apparus ces dernières années tels que le PEA-PME, les bourses d’entreprises et la réforme du code des assurances l’année dernière destinée à les inciter à financer les ETI et PME, seront examinés lundi.

L’assurance-vie a en outre été concernée par la création de deux nouveaux contrats baptisés “euro-croissance” et “vie-génération” avec pour ambition de faire basculer 200 milliards d’euros vers le financement des entreprises, sur un total d’épargne en assurance-vie des Français de près de 1.500 milliards d’euros.

Le taux d’épargne des Français a atteint 15,9% de leur revenu brut disponible à la fin du premier trimestre, un plus haut depuis 2009, selon la Banque de France. Avec un taux de près de 16,0% du revenu disponible, contre 14,7% au dernier trimestre 2013, les Français talonnent les Allemands, champions de l’épargne en Europe. Le patrimoine total des Français est estimé à 12.000 milliards d’euros dont environ les deux tiers relèvent de l’immobilier, a souligné l’Elysée.