Gaz : Novatek assure que Yamal reste sur les rails malgré les sanctions

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é que son ambitieux projet avec le français Total sur la péninsule de Yamal, dans le Grand Nord russe, recevait les financements nécessaires malgré les sanctions américaines liées à la crise ukrainienne. (Photo : Viktor Drachev)

[09/09/2014 14:19:28] Moscou (AFP) Le groupe gazier russe Novatek a assuré que son ambitieux projet avec le français Total sur la péninsule de Yamal, dans le Grand Nord russe, recevait les financements nécessaires malgré les sanctions américaines liées à la crise ukrainienne.

“Nous avançons dans les délais impartis. Je pense que l’ajout à la liste des sanctions ne va pas nous arrêter et ne nous contraindra pas à revoir nos plans”, a déclaré le directeur général du groupe, Leonid Mikhelson, lors d’une rencontre avec le Premier ministre Dmitri Medvedev.

“Actuellement, nous nous occupons de trouver des financements extérieurs (…), nous dialoguons avec nos banques russes et nous sommes confiants dans le fait que nous lèverons les montants nécessaires”, a-t-il précisé.

Gigantesque usine de liquéfaction du gaz en cours de construction au delà du cercle polaire, Yamal LNG est détenue à 60% par Novatek, numéro deux russe du gaz ajouté pendant l’été à la liste des sociétés sanctionnées par Washington, 20% par Total et 20% par le chinois CNPC. La production est prévue pour démarrer en 2017 et doit atteindre à terme 16,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an.

Selon M. Mikhelson, environ 6.000 personnes travaillent actuellement sur le site, qui représente un investissement de 27 milliards de dollars. Il a indiqué que plus de 200 milliards de roubles (4,2 milliards d’euros) avaient déjà été financés et que 80 milliards de roubles de plus (1,7 milliard d’euros) seraient ajoutés d’ici à la fin de l’année.

Fin juillet, Total avait assuré que les opérations se poursuivaient malgré les sanctions américaines sur le site.

“Tous les partenaires du projet sont donnés pour tâche de ne permettre aucun retard au projet”, a insisté M. Mikhelson, qui a ajouté que son groupe travaillait en outre actuellement à la conception d’une éventuelle deuxième usine de GNL sur le même site.

Également sanctionné et de fait coupé des financements sur les marchés américains, le géant pétrolier public Rosneft a demandé l’aide de l’Etat pour rembourser sa gigantesque dette (plus de 30 milliards d’euros) et le gouvernement s’est dit prêt à le soutenir.

M. Medvedev a assuré à M. Mikhelson que même si Novatek était une société privée, “défendre les entreprises russes des actes injustes et illégaux d’Etats étrangers” relevait des “obligations du gouvernement”.

Dans une note publiée mardi, l’agence Fitch a averti que malgré la “situation solide en termes de liquidités” de Novatek actuellement, “une incapacité à sécuriser des financements d’ici à la fin 2014 pourrait aboutir à un retard du projet”.

Elle souligne que “les options disponibles se sont considérablement réduites” pour financer Yamal avec les sanctions et que le groupe russe pourrait devoir se tourner vers l’Etat et des banques asiatiques.

Avec Yamal, la Russie vise notamment le marché asiatique via la route de l’Arctique, un objectif primordial pour la Russie qui a décidé récemment de libéraliser les exportations de GNL, jusque là réservées au géant public Gazprom.