Foire aux vins : prix bas et cépages inédits en vedette

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ée près de Strasbourg (Photo : Patrick Hertzog)

[06/09/2014 08:50:17] Paris (AFP) Jadis cantonnées à quelques enseignes, les Foires aux vins sont devenues des incontournables de la rentrée pour tous les distributeurs. Dans ce contexte, chacun cherche à se démarquer, jouant sur les vins régionaux, étrangers ou atypiques, tout en mettant l’accent sur les prix bas.

Étalées entre début septembre et mi-octobre, les Foires aux vins d’automne représentent un enjeu important en termes de ventes et d’image pour la grande distribution.

La plupart des enseignes y jouent plus de 10% de leur chiffre d’affaires annuel de leur rayon vin.

En 2013, les ventes cumulées pendant la période ont atteint 455 millions d’euros, en hausse de 3%, preuve de l’engouement constant qu’oenophiles et néophytes portent à l’évènement.

Cette année, pouvoir d’achat en berne et guerre des prix oblige, la communication sur les tarifs est particulièrement importante.

Auchan et Intermarché vantent donc leurs bouteilles à moins de 2 euros. Casino souligne que “plus de 50% de son offre est à un prix égal ou inférieur à 5 euros”. Même Nicolas, caviste spécialisé, indique que 35% de ses bouteilles seront à moins de 8 euros pendant la Foire.

– Récoltes moins abondantes –

Pourtant cette année, maintenir les prix à un niveau abordable, tout en gardant la qualité, “a été un véritable challenge, du fait de récoltes moins abondantes”, qui ont fait grimper les prix des millésimes récents, c?ur de l’offre pendant la période, explique Richard Bosquet, directeur vins chez Carrefour.

Chez Leclerc aussi, initiateur des Foires aux vins il y a 41 ans, le message est clairement affiché: “un bon vin n’est pas forcément cher”.

Même Monoprix, dont le prix n’a pourtant jamais été le premier argument de vente, veut aussi donner la “priorité aux bonnes affaires” via une opération promotionnelle quotidienne: “trois bouteilles pour le prix de deux”.

Mais dans un contexte de concurrence accrue, la question du meilleur rapport qualité/prix ne suffit plus à gagner les faveurs des consommateurs.

Dans les Foires aux vins, comme dans le reste du commerce, pour se faire une place, il faut avant tout des éléments de différenciation, expliquent les analystes consommation.

Les enseignes rivalisent donc d’originalité pour se démarquer.

Premier élément pour faire la différence: les sélections régionales prennent de plus en plus d’importance aux côtés des sélections nationales, de même que les appellations moins connues.

Système U fait ainsi du “mélange de classicisme et d’originalité” son mot d’ordre cette année.

“Avec la flambée des prix des grands crus, les clients sont friands des seconds vins des grands domaines bordelais et s’aventurent davantage vers d’autres vignobles”, explique-t-on chez Auchan.

Cette année, les Cahors et les vins de Bourgogne ont ainsi été mis particulièrement à l’honneur. Un bon moyen de garder des tarifs raisonnables alors que les Bordeaux, habituelles stars des Foires aux vins, voient leurs prix flamber depuis quelques années.

– Vins atypiques et nouveaux mondes –

Leclerc, avec plus de 2.400 références de vins régionaux, et Intermarché, qui a “privilégié des appellations régionales moins connues”, ont misé eux aussi sur cette tendance.

Autre nouveauté: le retour en force des vins internationaux. Carrefour propose 20 vins des “nouveaux mondes”, soit le double de l’offre de 2013.

A l’inverse, Lidl a choisi une sélection “100% française”, dans un souci de montrer sa spécificité, mais aussi pour illustrer sa nouvelle stratégie de montée en gamme sur les produits frais. Car les Foires aux vins représentent aussi un enjeu d’image et un bon moyen d’attirer de nouveaux clients.

Pour Monoprix aussi, il s’agit de “trouver des éléments de différenciation, de l’inédit”. Le distributeur mise donc sur des vins atypiques, proposant une sélection de cépages issus de sols aux caractères bien marqués (sable, silex, schiste rouge).

Enfin, les exclusivités se multiplient. Franprix propose ainsi sa “cuvée spéciale” en édition limitée à 10.000 exemplaires.

Dernier moyen de faire valoir sa spécificité: le conseil, qui cette année sera particulièrement axé sur les avis clients. Intermarché et son “club des amateurs” proposent une sélection de 45 vins. Casino promeut lui aussi son “club des sommeliers” pour “démystifier le choix du vin”.