Xavier Niel s’attaque aux Etats-Unis en proposant de racheter T-Mobile US

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érence de presse le 10 mars 2014 au siège du groupe à Paris (Photo : Eric Piermont)

[31/07/2014 19:13:49] Paris (AFP) Xavier Niel, patron de l’opérateur français Free (Iliad), éternel trublion des télécoms en France, a choisi de s’attaquer au marché américain en faisant une offre de rachat sur T-Mobile US, filiale du géant allemand Deutsche Telekom et quatrième opérateur outre-Atlantique.

Iliad a “soumis au conseil d’administration de T-Mobile US une offre (…) de 15 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros, NDLR) en numéraire pour 56,6% de T-Mobile US, à 33,00 dollars par action”, a indiqué le groupe dans un communiqué jeudi soir.

Iliad évalue les 43,4% restant de T-Mobile US à 40,50 dollars par action sur la base de 10 milliards de dollars de synergies au bénéfice des actionnaires de T-Mobile US.

Cette proposition représente une valeur globale de 36,20 dollars par action, “soit une prime de 42% par rapport au cours de Bourse non affecté de T-Mobile US de 25,40 dollars par action”, selon le groupe.

Après avoir bousculé le marché de l’internet puis de la téléphonie mobile en France, M. Niel ambitionne de s’installer sur un marché mobile américain “à la fois vaste et particulièrement attractif”, souligne Iliad.

L’offre en numéraire serait financée par une combinaison de dette et de fonds propres, assure le groupe.

“Iliad s’est assuré du soutien de banques internationales de premier plan pour la dette d’acquisition. Le financement en fonds propres serait d’environ 2 milliards d’euros et Xavier Niel participerait à l’augmentation de capital”, ajoute-t-il.

Pour Iliad, cette transaction “ne devrait pas poser de difficultés au regard des règles relatives au droit de la concurrence compte tenu du fait qu’Iliad n’est pas présent aux Etats-Unis”.

– Petit Poucet –

Rien ne garantit que l’offre d’Iliad sera acceptée par le conseil d’administration de T-Mobile US, rappelle toutefois le groupe français, alors que les médias américains ont fait état dans le passé d’un accord de principe avec Sprint et sa maison mère japonaise Softbank, et des montants évoqués pour son rachat allant jusqu’à 50 milliards de dollars en incluant la reprise de dette.

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Le fondateur de Free (Iliade), Xavier Niel, a fait une offre de rachat sur T-Mobile US de 15 milliards de dollars (Photo : Eric Piermont)

T-Mobile US, contrôlé par le géant allemand des télécoms Deutsche Telekom, affiche aujourd’hui une valorisation boursière de près de 26 milliards de dollars.

Softbank ne cache pas son intérêt pour un rapprochement avec l’opérateur américain, mais l’opération se heurte à de fortes réticences des autorités de régulation américaines, peu désireuses de voir fusionner le troisième et le quatrième opérateur mobile du pays, ce qui réduirait la concurrence sur le marché à 3 principaux acteurs, après AT&T et Verizon.

T-Mobile US, qui avait déjà fusionné l’an dernier avec un plus petit opérateur américain, MetroPCS, mène une politique de prix très agressive en multipliant les rabais.

Ce positionnement en rupture est “à de nombreux égards similaire à celui d’Iliad en France”, souligne d’ailleurs le groupe français.

Lancé dans les années 90 avec des services minitel, Iliad a inventé le principe de la “box” et imposé un modèle d’offre internet pour un tarif inférieur à 30 euros. En 2012, il est entré sur le marché de la téléphonie mobile en cassant les prix, ce qui a entraîné une véritable guerre concurrentielle avec les autres opérateurs.

Iliad reste cependant un Petit Poucet par rapport au géant américain. Le groupe a réalisé en 2013 un bénéfice net de 265,4 millions d’euros et a vu ses ventes atteindre 3,7 milliards sur l’année pour un total de 13,7 millions d’abonnés (fixe et mobile).

T-Mobile US a annoncé jeudi avoir gagné 1,5 million de clients au deuxième trimestre 2014 et dépasser désormais la barre des 50 millions.

D’après les résultats publiés jeudi, il a augmenté son chiffre d’affaires de 15% sur un an à 7,2 milliards de dollars au deuxième trimestre, et dégagé un bénéfice net de 391 millions de dollars, à comparer à une perte de 16 millions un an auparavant.