Tunisie : On ne peut pas vaincre le terrorisme par la démocratie

Par : Tallel

 

mehdi-jomaa-2013.jpgMehdi Jomaâ, chef du gouvernement, s’est exprimé dans une allocution télévisée sur la chaîne Watanya1. Mais on n’a pas vu un chef de gouvernement combattif, énergique voire “électrique” à la mesure de la situation et des circonstances qui sont extrêmement graves. A défaut, on a plutôt vu un chef de gouvernement atone, mou, sans charisme…

On ne peut pas combattre le terrorisme par des paroles et des discours du genre «tous ceux qui ont participé, cautionné ou soutenu, de près ou de loin, les actes terroristes ne resteront pas impunis».

Ensuite, qui ne sait pas, aujourd’hui en Tunisie, que «le terrorisme se nourrit de l’instabilité»? C’est une évidence, donc prononcer ce genre de phrase dans des moments aussi difficiles, c’est perdre du temps.

Pour la énième fois, Mehdi Jomaa n’a été ni bon ni convaincant devant le bon peuple, encore moins devant les soldats de l’armée nationale. On aurait aimé l’entendre dire: “la récréation est finie”, “le gouvernement va gouverner par des mesures exceptionnelles”, “l’armée et la police ont carte blanche dans tout ce qui concerne l’intérêt du pays…” Au lieu de cela, le chef du gouvernement s’est contenté d’égrener des vérités que même le lycéen connaît.

Aucun outil démocratique ne peut venir de la violence terroriste. Pour la vaincre, il faut utiliser les mêmes armes qu’elle, à savoir la violence.

Certes M. Jomaa a exhorté “… toutes les institutions de l’Etat et l’ensemble des acteurs politiques, civils et culturels, à assumer leurs responsabilités dans cette guerre dont la réussite est tributaire, entre autres, de l’éradication des ferments de la division et de l’unification des efforts”, cependant, il sait pertinemment que la situation dans laquelle on vit aujourd’hui est engendrée, en grande partie, par cette division de la société tunisienne, division imposée par les politiques.

Autre point à relever dans l’allocution du chef du gouvernement, c’est de penser que l’achèvement du processus électoral permettra d’en finir avec le terrorisme. Nous pensons que c’est naïf de raisonner ainsi. Car, comme nous l’avons souligné plus haut, le terrorisme fait fi des règles démocratiques; il ne veut même pas en entendre parler.

In fine, si M. Jomaa veut vraiment réussir, l’heure est venue de demander des pleins pouvoirs pour son gouvernement au Quartet. Dans ces conditions, il n’aura même pas besoin que les députés de l’ANC accélèrent “le processus d’adoption de la loi anti-terrorisme”. Et ce d’autant plus que ces derniers ne considèrent pas le trafic d’armes comme un acte terroriste.

Donc, le peuple, l’armée, la police, autrement dit la Tunisie a trop souffert de ces actes barbares. Il faut en finir, une fois pour toutes. Mais franchement, avec ce Premier ministre qu’on a vu jeudi soir à la télévision, la partie est loin d’être gagnée.