TER trop larges : 1.300 quais à raboter, Cambadélis pointe les dirigeants

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ésntation le 29 avril 2014 à Paris (Photo : Francois Guillot)

[21/05/2014 07:48:53] Paris (AFP) Les nouveaux trains régionaux, plus larges que les précédents, vont nécessiter des travaux pour élargir 1.300 quais pour un coût de 50 millions d’euros, selon la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), le secrétaire d’Etat au transport qualifiant la situation de “comiquement dramatique”.

La “responsabilité des dirigeants” de la SNCF et de RFF est “engagée” dans l’affaire “hallucinante” des TER trop larges qui vont nécessiter 50 millions d’euros de travaux en gares, a estimé mercredi le premier secrétaire du Parti Socialiste Jean-Christophe Cambadélis sur i

“Franchement, on ne comprendrait pas qu’ils restent tranquillement à regarder passer les trains”. Interrogé sur une éventuelle démission de ces dirigeants, il a répondu: “A eux de le dire”.

“La mise en circulation sur le réseau de cette nouvelle génération de trains, plus larges pour répondre aux attentes du public, requiert la modernisation de 1.300 quais sur les 8.700 quais du réseau ferré français”, ont confirmé la SNCF et RFF dans un communiqué, accréditant une information du Canard Enchaîné.

Le matériel concerné : 182 rames TER Regiolis d’Alstom et les 159 Regio 2N de Bombardier, qui vont entrer en service progressivement jusqu’à fin 2016.

Beaucoup de ces trains ont été construits à une époque où il n’existait pas de norme et l’écartement entre deux quais ou entre le quai et la voie n’est pas le même dans les différentes gares de France.

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La gare Saint Jean de Bordeaux (Photo : Derrick Ceyrac)

C’est pourtant, selon l’hebdomadaire satirique, la SNCF qui “a défini le cahier des charges avec, notamment, les dimensions des nouvelles rames”. “Or, les savants ingénieurs de la SNCF ont omis de vérifier la réalité sur le terrain. Conséquence, selon l’Association des régions de France, que préside le socialiste Alain Rousset: 1.200 quais sont trop proches des voies pour laisser passer les trains”, écrit le journal.

La SNCF s’est ainsi vue contrainte de lancer une série de travaux en trois ans, entre fin 2013 et fin 2016, selon le calendrier de livraison des rames. A ce jour, 300 quais ont été traités.

“Ca peut consister à raboter un quai de quelques centimètres (…) ça peut consister à déplacer une armoire électrique qui était un petit peu trop près du bord du quai”, a expliqué le porte-parole de Réseau ferré de France, Christophe Piednoël, sur France-Info.

– Les Régions, “pas des pigeons” –

Et d’user d’une métaphore pour mieux rendre compte de la situation : “C’est comme si vous achetiez une Ferrari que vous vouliez rentrer dans votre garage et vous vous rendez-compte que votre garage n’a pas exactement la taille pour accueillir une Ferrari parce que vous n’aviez pas de Ferrari avant”.

“On a découvert le problème un peu tardivement”, a reconnu le porte-parole, “On fait notre mea culpa”.

Dénonçant la séparation des deux entités ferroviaires à l’origine, selon lui, de ce “dysfonctionnement”, le secrétaire d?État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a critiqué une situation “rocambolesque” et “comiquement dramatique”.

“L’enjeu de la réforme ferroviaire prend tout son sens quand on constate l’état du dysfonctionnement du ferroviaire en France”, a-t-il souligné.

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à Paris, le 13 juin 2013 (Photo : Eric Feferberg)

Le projet de réforme ferroviaire, qui doit être examiné le 16 juin par l’Assemblée nationale, prévoit de regrouper l’actuel Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF en un grand groupe public.

Selon la compagnie ferroviaire et le gestionnaire d’infrastructure, les travaux prévus entre 2014 et 2016 entrent dans une logique de modernisation et de mise aux normes internationales.

Parmi les 1.300 quais concernés, 300 ont déjà été traités.

Les deux entreprises ont assuré que les 50 millions d’euros nécessaires pour modifier ces quais font partie des 4 milliards d’euros consacrés chaque année par RFF à la modernisation et au développement.

Mais le Canard Enchaîné affirme que RFF aurait débloqué d’urgence 80 millions et que, “la note (risquant) d’être beaucoup plus salée”, le gestionnaire d’infrastructure s’est tourné vers les régions, ce que ne confirmait pas RFF.

Pas question pour Alain Rousset que les régions mettent la main au pot et servent de “pigeons”. “Nous refusons de verser un seul centime sur cette réparation”, a-t-il réagi, estimant que c’est à RFF de payer la facture.

Sur Twitter, les réactions allaient bon train, non sans une pointe d’ironie sur ce “big fail du jour” (grosse erreur du jour).