Energie : Les entreprises du secteur du solaire photovoltaïque victimes de leur dynamisme

Le Prosol Elec, programme national de promotion des systèmes photovoltaïques connectés au réseau public de la STEG, a démarré en avril 2010 avec comme objectif l’installation de 1000 kWc / an répartis en petites puissances de 1 à 5 kWc installées dans le secteur résidentiel individuel.

Ce programme est soutenu par un mécanisme de financement innovant basé essentiellement sur une subvention du FNME gérée par l’ANME et un crédit à la consommation servi par Attijari Bank et géré par la STEG. Deux ans après son démarrage, le marché a pris de l’ampleur et ce grâce au dynamisme des sociétés installatrices. Plus de 140 sociétés ont été agréées dont une trentaine sont réellement actives.

Victimes de leur dynamisme qui a fait doubler les réalisations pour les porter à plus de 8000 kWc de puissance installée à fin 2013, les entreprises installatrices se trouvent aujourd’hui au bord de la faillite incapable d’honorer leurs engagements vis-à-vis de leur personnel, leurs fournisseurs et leurs banques, a fait savoir le président de la Chambre syndicale nationale des énergies renouvelables, Tahar Achour,

Les causes de cette situation, dit-il, sont essentiellement liées aux insuffisances des services rendus par les acteurs principaux du Prosol Elec, l’ANME et la STEG. Prises à court par le développement du marché, ces institutions avouent, par manque de moyens humains et logistiques, ne pas pouvoir respecter les délais de suivi et de traitement des dossiers déposés par les sociétés avant, en cours et après exécution des installations.

Les handicapes qui freinent l’avancement des dossiers sont les suivants :

1/ La STEG :

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2/ L’ANME :

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«Nous sommes en Avril 2014 et les contrats programmes ne sont pas encore disponibles, les sociétés ne peuvent déposer, à l’ANME, aucun dossier relatif aux installations réalisées depuis le début de l’année», a-t-il ajouté. Ce qui signifie que les subventions relatives à ces réalisations ne seront débloquées qu’à partir de juin 2014, donc avec un retard de plus de 5 mois. Aucune société ne pourra résister, sachant que les dossiers de fin 2013 sont en attente de règlement, devant une telle situation. Les entreprises sont toutes en cessation de paiement avec toutes les conséquences désastreuses, traites et chèques impayés, commandes auprès de leurs fournisseurs non acceptées, aucune marge de manœuvre possible auprès de leur banque.

Le Prosol Elec avait comme objectif le développement du PV connecté au réseau, mais aussi, l’émergence d’une activité technique créatrice d’emplois. «Quatre ans après, c’est le contraire que nous vivons aujourd’hui. Certes le marché est demandeur, mais l’outil réalisateur de ce programme se désintègre de jour en jour faute de moyen financier que ses partenaires institutionnels n’ont pas pu, involontairement, préserver, faute de tenir leur engagement pour écourter les délais et alléger les procédures», a fait savoir M. Achour.

Le personnel des sociétés, s’est engagé dans le couloir du chômage forcé résultant d’un manque de clairvoyance des acteurs institutionnels eux-mêmes victimes du développement rapide du marché que les entreprises ont catalysé par leur engagement à faire réussir cette première phase et se préparer aux autres étapes plus ambitieuses inscrites dans la stratégie énergétique nationale.

Le président de la chambre a ainsi indiqué qu’il a lancé un appel au Gouvernement pour se pencher d’urgence sur ce dossier en réunissant tous les acteurs de ce projet en vue de trouver la bonne procédure pour sauver les entreprises en difficulté qui sont le maillon indispensable appelé à réaliser les projets nationaux de ce secteur.