Chantiers navals : MSC Croisières choisit Saint-Nazaire pour ses prochains paquebots

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écembre 2013 à Saint-Nazaire (Photo : Frank Perry)

[20/03/2014 05:34:23] Paris (AFP) L’armateur italo-suisse MSC Croisières a choisi les chantiers STX France à Saint-Nazaire pour faire construire ses deux prochains paquebots géants, un investissement d’1,5 milliard d’euros, avec une option pour deux paquebots supplémentaires, a déclaré à l’AFP le directeur général France du croisiériste.

“Nous signons ce jeudi une lettre d’intention pour une commande de deux prototypes représentant une enveloppe d’investissement de 1,5 millliard d’euros, en posant une option pour deux autres prototypes de la même série, ce qui doublerait la somme, à 3 milliards d’euros”, a dit à l’AFP Erminio Eschena, directeur général de MSC Croisières pour la France, la Belgique et le Luxembourg.

Cette commande est la plus importante de l’histoire de MSC Croisières, dont l’ensemble de la flotte actuelle de 12 bateaux est issue de Saint-Nazaire.

Pour les chantiers français, c’est une bouffée d’air cruciale. “Les deux paquebots vont représenter 16 millions d’heures de travail pour les chantiers”, a indiqué M. Eschena. Chacun aura une longueur maximale de 315 mètres, pour 43 mètres de large, et pourra accueillir 5.700 passagers et 1.700 membres d’équipage, avec à son bord 2.250 cabines.

“Ces bateaux d’une nouvelle génération figureront parmi les plus grands du monde en termes de capacité. Ce sera même les plus grands jamais construits par un armateur européen”, a dit le DG France de l’armateur. “Ils pourront être accueillis dans tous les ports du monde, par tous les temps, quelle que soit la saison. Ce qui est une grande nouveauté pour des bateaux de grande capacité comme ceux-là”, a-t-il ajouté.

– Accord de compétitivité –

Les bonnes nouvelles s’accumulent ces derniers temps pour les chantiers de Saint-Nazaire, qui emploient 2.000 salariés et font travailler environ 4.000 sous-traitants à pleine charge. Ils avaient décroché en janvier un contrat de 270 millions d’euros auprès de la compagnie bretonne Brittany Ferries pour construire l’un des plus grands ferries “écologiques” du monde, au gaz naturel.

De plus, le conseil de surveillance de la SNCM vient de donner son feu vert au président du directoire de la compagnie pour commander quatre ferries à STX France, a-t-on appris mardi.

L’américain Royal Caribbean Cruises pourrait en outre passer commande d’un deuxième paquebot de la famille Oasis, dont le premier exemplaire construit par STX France avait coûté un milliard d’euros. Une option avait été posée pour un deuxième et la date limite approche. Le premier des deux nouveaux bateaux de MSC Croisières doit être livré au premier semestre 2017 et le suivant au premier semestre 2019, a indiqué M. Eschena.

MSC affiche de grandes ambitions et concurrence le leader européen Costa Croisières, propriété du numéro un mondial, l’américain Carnival.

Ce contrat majeur était en bonne partie suspendu à la signature d’un accord de compétitivité aux chantiers STX France, qui a finalement été entériné fin janvier après un bras de fer avec certains syndicats dont la CGT. La direction des chantiers avait fait valoir que, faute d’un tel accord, le conseil d’administration de l’entreprise ne donnerait pas son feu vert à de nouvelles commandes au prix réclamé par le client.

“Cet accord de compétitivité a été un élément important, mais pas le seul, et je salue la clairvoyance de la direction des chantiers et des représentants syndicaux qui l’ont rendu possible. Cela a contribué à faire aboutir la commande”, a dit M. Eschena à l’AFP.

STX France était en concurrence avec les chantiers italien Fincantieri et allemand Meyer Werft, même si MSC est historiquement lié à STX France depuis son tout premier bateau sorti de Saint-Nazaire en 2002.

Par ailleurs, l’Etat, actionnaire de STX France, “a remarquablement joué son rôle, en accompagnant à la fois la réflexion de Saint-Nazaire sur l’accord de compétitivité, et le montage de la structure financière”, a ajouté M. Eschena.

Les chantiers de Saint-Nazaire sont détenus à 66,6% par STX Europe et à 33,3% par l’Etat français.