
En effet, entré au Maroc fin 2000, via un partenariat avec l’Omnium Nord Africain (ONA), dont la famille royale est le premier actionnaire, Auchan en est sorti en 2007, en cédant à ce groupe sa participation de 49% dans les sociétés Acima (chaîne de supermarchés) et Marjane (réseau d’hypermarchés).
Sept ans plus tard, Philippe Saudo explique cette décision de se désengager par le fait que le partenaire marocain «nous a soudain fait sentir que nous pesions trop peu malgré nos 49% du capital».
Rien de tout cela à SMG, dont Auchan ne détient pourtant que 10% du capital –une participation qui, conformément au pacte d’actionnaires, pourrait monter à 25%. L’actionnaire français est associé à tout ce qui touche la vie de l’entreprise, y compris aux communications financières auxquelles il est régulièrement associé depuis deux ans.
Bien qu’il ait connu une phase de maturation assez longue –les premiers contacts entre le groupe Bayahi et Auchan remontent à 2004, c’est-à-dire, rappelle Tahar Bayahi, président-directeur général du Groupe Magasin Général, près de 3 ans avant la reprise de la plus ancienne chaîne de supermarchés du pays, en association avec Poulina Group Holding, le partenariat entre les deux a fini par se concrétiser. Et chacun y trouve son compte. «A Auchan le partenariat apporte une porte d’entrée sur le Maghreb, une part de marché significative en Tunisie et des actionnaires solides opérant au Maghreb, et à Magasin Général l’accès au savoir-faire, à la culture Auchan, à des conditions d’approvisionnement meilleures, à la formation et aux standards du métier», détaille Hédi Baccour, directeur général adjoint de Magasin Général.
Philippe Saudo confirme l’intérêt de son groupe à la fois pour les marchés tunisien et maghrébin. «En Tunisie, la distribution moderne est encore peu développée. Elle ne représente que près de 15% du marché mais devrait se développer à l’avenir», analyse le directeur Métier Supermarchés d’Auchan. Comme son partenaire tunisien, le groupe français –impatient- de «pouvoir répondre à la demande croissante dans un format plus grand, celui de l’hypermarché».
Et même lorsque certains pointent du doigt la faible rentabilité du Groupe Magasin Général, le responsable français rappelle que «nous regardons les indicateurs qualitatifs (stock, indice des prix, enquête satisfaction clients, etc.) qui, eux, sont en train de se mettre au vert. Et ce sont ces indicateurs qui, ensuite, produisent du résultat financier».
Concernant le marché maghrébin, Auchan mise sur la Tunisie «pour servir de tête de pont». Et, assure Phlippe Saudo, «sans les évènements actuels, on serait déjà en Libye». Affirmant que le groupe SMG et son partenaire français «regardent tous les pays de la région (Algérie, Maroc et Libye) et n’excluent aucun moyen d’expansion y compris des acquisitions», Tahar Bayahi rappelle avoir «le souci de la sécurité de nos collaborateurs» pour ce qui est de ce dernier pays.


