Tunisie – Mehdi Jomaa : «La situation économique est plus difficile que ce à quoi on s’attendait»

 

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Economie, sécurité et organisation des élections, Mehdi Jomaa n’a éludé aucune question d’actualité, trente jours après son installation au Palais de La Kasbah.

«La situation économique est plus difficile que ce à quoi on s’attendait». Le constat dressé, lundi 3 mardi 2014, par le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, a été clair, net et précis. Un constat qui appelle, selon lui, à un redressement national qui passe par le retour des Tunisiens au travail et à des sacrifices. Un redressement qui se doit d’être, cependant, fait dans le consensus.

Evoquant la situation économique et notamment les besoins du pays en matière de financement, au cours d’une longue interview, diffusée sur Al Watanya 1 et Nessma Tv, trente jours après son installation au Palais du gouvernement à La Kasbah, Mehdi Joma, a souligné que le pays devra mobiliser, au cours de 2014, pas moins de 12 milliards de dinars, précisant que seuls 7,8 milliards de dinars peuvent être, selon les prévisions, mobilisés.

Il a affirmé que le pays devra émettre un emprunt obligataire et s’atteler à la mobilisation d’emprunts provenant des pays frères et amis, soulignant qu’il devra effectuer, pour ce faire, «des visites aux Etats-Unis d’Amérique, en France et dans les pays du Golfe arabe».

Le chef du gouvernement provisoire de la dernière période de transition a, par ailleurs, déclaré que le gouvernement ne pourra plus soutenir comme il le faisait auparavant, connaissant lui-même des problèmes de trésorerie, les entreprises publiques en difficulté. «Toute politique devra s’appuyer dans ce domaine sur un plan de restructuration des entreprises concernées», a-t-il soutenu.

Il a, en outre, évoqué l’incapacité de l’Etat à réaliser de nouveaux recrutements en 2014 regrettant que les recrutements opérés depuis la Révolution n’aient pas fait avancer la productivité dans le secteur public. Comme il a insisté sur la nécessité de revoir la politique de compensation. Mais que les Tunisiens les plus démunis ne peuvent faire dans aucun cas les frais de cette révision.

«Assurer une présence administrative» à Damas

Toujours au chapitre économique, le chef du gouvernement provisoire a affirmé que le gouvernement va au plus vite engager des actions rapides. Il a souligné, à ce propos, la réactivation de 250 projets dont il entend accélérer la mise en place, la mise en place d’une politique de microcrédits, la levée des freins au développement de l’initiative privée, la révision des procédures des appels d’offres et autres consultations et la promulgation d’un nouveau Code des investissements.

Concernant la question de la sécurité, Mehdi Jomaa a déclaré que la situation sécuritaire «s’améliore», soulignant toutefois que cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre de grandes précautions «parce que le terrorisme peut encore frapper».

Au sujet de la dissolution des Ligues de Protection de la Révolution, il a insisté pour dire que «la loi sera appliquée» soulignant qu’aucun «dépassement ne pourra être accepté» et assurant que la justice «va accélérer les procès engagés dans ce sens».

Il a affirmé dans le même ordre d’idées que la Tunisie suit de près la question de retour des Tunisiens engagés dans des combats en Syrie et qu’elle va «assurer une présence administrative» à Damas, précisant que cette dernière mesure a été prise en concertation avec le président provisoire de la République.

Il a nié également toute présence de «base milliaire» américaine au sud tunisien. Comme il a précisé que «le dialogue stratégique» avec les Etats-Unis d’Amérique a trait à un processus de développement de relations économiques avec ce pays à l’instar de ce qui se passe avec l’Union européenne.

Le chef du gouvernement provisoire a affirmé que son gouvernement a recensé «149 mosquées» qui échappent au contrôle du ministère des Affaires religieuses. Il a précisé qu’un programme a été déjà arrêté en vue de régulariser la situation et que celui-ci a déjà commencé et a concerné 9 mosquées.

Pour ce qui est de l’organisation des élections, il a confirmé que le gouvernement travaille pour organiser des élections libres, démocratiques et transparentes avant la fin de l’année en cours.