Les taxis poursuivent leur mobilisation par des actions sporadiques

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ère bloquent la circulation à Paris le 10 février 2014 (Photo : Thomas Samson)

[12/02/2014 09:28:42] Paris (AFP) En guerre contre les voitures avec chauffeur, les taxis promettent de poursuivre mercredi leur grève par des actions “n’importe où” afin d’obtenir le gel des immatriculations de VTC, après une nuit marquée par une soixantaine de gardes à vue de chauffeurs à Paris.

“Ça peut être partout et n’importe où”, a prévenu mercredi matin Nordine Dahmane, secrétaire général de FO-taxis.

Les taxis sont incités depuis mardi soir à mener des actions spontanées “de manière déterminée mais dans le calme et la dignité”, selon les termes de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CST, FTI, SDCTP et STM).

Ils entendent faire pression sur le gouvernement pour qu’il n’immatricule plus de voitures de tourisme avec chauffeur tant qu’une solution n’est pas trouvée sur le conflit qui les oppose.

A l’aéroport d’Orly, au sud de Paris, environ soixante-dix taxis bloquaient dans la matinée deux stations, selon une source aéroportuaire.

“Les prises en charge de passagers se font à des endroits délocalisés”, a précisé cette source, évoquant un “mouvement désorganisé” qui évolue d’heure en heure.

Un cortège en provenance de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle prenait dans le même temps la direction de la capitale sur l’autoroute A1, selon le bulletin d’information routière.

Gardes à vue levées

La nomination mardi du député PS de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud pour restaurer le dialogue n’a pas suffi à calmer les esprits.

Un rassemblement surprise d’une centaine de taxis mardi vers 19H00 place de la Concorde à Paris a conduit à 64 gardes à vue pour “délit d’entrave à la circulation et refus de dispersion après sommations suite à un attroupement”, selon une source policière. Toutes les gardes à vue ont été levées depuis, a-t-on appris de source judiciaire.

“Les chauffeurs de taxi étaient rassemblés pacifiquement, il n’y avait pas de débordement, pas de casse et d’un coup la police a chargé”, a rapporté M. Dahmane, qui estime cette situation “digne d’une dictature”.

“On a passé la nuit à essayer de faire sortir” les chauffeurs, dont trois délégués syndicaux, a-t-il ajouté.

S’exprimant mercredi matin pour la première fois, Thomas Thévenoud a invité toutes les parties “au calme”. “J’appelle tout le monde à venir me voir autour de la table pour discuter, pour s’entendre, pour passer des compromis et trouver un nouveau système”, a-t-il dit sur RMC/BFM-TV.

Le message des taxis “a été reçu cinq sur cinq, maintenant il faut qu’on travaille”, a ajouté le médiateur, prônant l’invention d'”un nouveau système où chacun puisse vivre de son travail”.

Longtemps protégés, les taxis dénoncent la “concurrence déloyale” des sociétés de VTC, qui se sont multipliées depuis un assouplissement de la législation en 2009.

L’enregistrement d’une VTC coûte 100 euros alors que les licences de taxis, délivrées gratuitement par les autorités mais au compte-gouttes, se négocient entre taxis autour de 230.000 euros à Paris.

Interrogé sur la suspension provisoire des immatriculations de VTC exigée par les taxis, M. Thévenoud a mis en garde contre le risque qu’une telle décision soit “remise en cause” par le Conseil d’Etat.