Liban : après les attentats, une application pour rassurer sa famille

c0ff3b616091e828e8424db1ef5413bf8a7e71c6.jpg
éteindre une incendie après une explosion à Beyrouth, le 21 janvier 2014

[23/01/2014 15:22:00] Beyrouth (AFP) “Je suis encore en vie!”: via une simple application, les Libanais, dont le pays a été touché en un mois par trois attentats meurtriers, peuvent désormais envoyer en quelques secondes un message sur Twitter pour rassurer leurs proches.

Cette application a été inventée par Sandra Hassan, un étudiante libanaise en masters vivant à Paris, après le dernier attentat qui a fait quatre morts mardi dans le sud de Beyrouth.

Elle permet aux utilisateurs de tweeter en anglais un message standard “I am still alive!” (“Je suis encore en vie!”) avec les hashtags #Lebanon (Liban) et #LatestBombing (Dernière explosion).

“Chaque fois qu’il y a une explosion ou un événement similaire au Liban, nous nous précipitons tous sur nos téléphones (…) pour contacter des amis ou des membres de notre famille dont nous savons qu’ils vivent ou travaillent dans le secteur” de l’attaque, explique à l’AFP Sandra Hassan.

“Sorte d’humour noir”

“Après l’explosion de mardi, j’ai développé et publié cette application comme une blague, une sorte d’humour noir, en me disant que dans la situation actuelle, une telle application pourrait être pratique”, ajoute-t-elle.

On ignore pour le moment combien de personnes ont téléchargé cette application, disponible pour les téléphones Android depuis 48 heures.

Mais la jeune femme souligne avoir été surprise par le niveau d’intérêt suscité par son application.

“Je ne m’attendais pas à avoir des retours (…), ni à recevoir des demandes pour améliorer l’application afin d’en faire un réel outil pouvant être utilisé pour entrer en contact avec ceux qu’on aime”, reconnaît-elle.

De 1975 à 1990, le Liban a été le théâtre d’une guerre civile, puis touché après 2005 par une série d’assassinats politiques.

Après une période de calme relatif, le pays connaît un regain de violences liées au conflit en Syrie voisine.

“Le fait que (l’application) ait un objectif pratique est une pilule amère à avaler”, souligne Sarah Hassan, en déplorant la situation dans son pays.