Gad : les salariés votent jeudi pour ou contre la fin du conflit

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élégué central FO, après une réunion avec la Cecab, actionnaire majoritaire de Gad, le 23 octobre 2013 à Quimper (Photo : Fred Tanneau)

[24/10/2013 11:07:52] Lampaul-Guimiliau (France) (AFP) Les salariés de l’abattoir Gad SAS de Lampaul-Guimiliau (Finistère), qui doit être fermé, se prononcent jeudi en assemblée générale sur l’accord prévoyant le doublement de leur prime de licenciement et l’éventuelle fin du conflit, au lendemain d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Une assemblée générale doit se tenir à 14H00 devant les grilles de l’abattoir finistérien bloqué depuis le 11 octobre et la validation du plan de continuation de la direction de la société d’abattage de porcs Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février.

Le plan prévoit la suppression de 889 postes sur 1.700, en majorité sur le site de Lampaul, mais également au siège à Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix (Finistère), et à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Mardi et mercredi, les salariés de Lampaul ont manifesté leur colère devant une autre usine du groupe, à Josselin (Morbihan), où l’activité abattage doit être regroupée. Des heurts ont opposés des salariés des deux abattoirs, avant que ceux de Lampaul, qui bloquaient le site, ne soient évacués par les forces de l’ordre.

Ils ont cependant obtenu mercredi soir, au terme d’une réunion avec la direction à la préfecture du Finistère, à Quimper, le doublement de leur prime de licenciement.

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ordre, le 23 octobre 2013 (Photo : Fred Tanneau)

Gad SAS, victime de la crise de la filière porcine, leur a accordé “un doublement de ce qu’on appelle la prime supra légale” de licenciement, a annoncé à la presse le préfet, Jean-Luc Videlaine, en saluant une “avancée significative”.

“Ce n’est pas assez, mais ce n’est pas rien”, a réagi Olivier Le Bras, délégué central FO, après la réunion. Le doublement des primes supra-légales représente “400 euros par année d’ancienneté, plafonné à 25 ans”, a-t-il précisé, ajoutant que les salariés avaient aussi obtenu des primes de 2.000 euros jusqu’à trois ans d’ancienneté et de 2.200 euros ensuite.

Accord

Un accord “satisfaisant” et “équilibré”, a estimé Jean-Marc Thépaut, secrétaire régional CFDT, qui explique que le syndicat a travaillé lors de ces négociations pour ménager “les intérêts des salariés frappés par les licenciements” mais aussi pour “ne pas mettre en péril l’entreprise” déjà en difficulté.

La Cecab, coopérative agricole bretonne et actionnaire majoritaire de Gad, a également accepté “le paiement des journées de grève” en échange de la levée du blocage de ses sites, a-t-il ajouté.

Alain Perrin, directeur général adjoint de la Cecab, a estimé que l’accord trouvé permettra “un déblocage des sites et une sortie” du conflit.

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és de Gad allongés au sol pour bloquer tout passage, le 23 octobre 2013 à Josselin (Photo : Fred Tanneau)

“On va annoncer cet après-midi aux salariés ce qui a été proposé hier et leur demander de voter pour ou contre la fin du conflit”, a indiqué jeudi matin à l’AFP Jean-Marc Détivelle, autre délégué FO de Lampaul, jugeant que l’accord “ne remplacera jamais un emploi et ne permet certainement pas de rebondir derrière”.

La direction, dans un communiqué, a également souligné que la Cecab s’était “engagée à faciliter tout projet de reconversion permettant de recréer des emplois sur les sites industriels de Lampaul et Saint-Nazaire”, sans plus de précisions.

Selon Jean-Marc Détivelle, la coopérative est d’accord “pour qu’un repreneur se positionne pour les sites de Lampaul ou de Saint-Nazaire, à condition que ça ne fasse pas concurrence au site de Josselin”. Or, “Lampaul est un abattoir, Saint-Nazaire un atelier de fabrication de charcuterie, au bout d’un moment on va être en concurrence”, a-t-il relevé.

Le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, a exclu de son côté toute prise de participation de l?État ou nationalisation de Gad SAS. Mais sur le site de Lampaul, “il faut faire en sorte qu’on puisse de nouveau créer une activité, pas forcément un abattoir”, a-t-il ajouté dans un entretien aux Echos.