Kidexpo : le Père Noël dévoile une hotte “high tech” et “néo rétro”

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à Kidexpo, le 19 octobre 2013 (Photo : Eric Feferberg)

[23/10/2013 05:52:50] Paris (AFP) Tablettes tactiles version bambin, peluches connectées et sacré coup de jeune pour les grands classiques… Cette année, le Père Noël va s’offrir un lifting 2.0 si on en croit le salon Kidexpo à Paris qui a surfé sur les tendances “high tech” et “néo rétro”.

“La technologie s’invite dans le jeu, c’est une tendance lourde”, assure Sophie Desmazières, la fondatrice du salon qui prend ses quartiers Porte de Versailles jusqu’au 23 octobre.

Ce n’est pas le public qui va la contredire. Dès l’entrée, des bambins surexcités tirent papa et maman par la manche, direction… le stand des tablettes.

Lové au milieu des coussins fluos, Thibaut, 9 ans, a du mal à décrocher de l’écran. Autour de lui, les ours géants et autres chiens en peluche font grise mine, relégués au rang de vulgaires meubles.

“Moi je préfère jouer sur la tablette”, décrète le petit bonhomme aux cheveux crépus, absorbé par les 200 applications de la machine.

Seule la voix de sa mère, Sandrine, l’arrache à ses distractions virtuelles. “Vingt minutes, ça suffit, ou on n’aura pas le temps de voir le reste”. Pour cette trentenaire de l’Essonne, la commande au Père Noël est déjà reglée.

“Ce sera une tablette. C’est ce qu’il a demandé et puis ça lui évitera de jouer avec mon portable”, tranche-t-elle.

Adaptées aux petits, dotées d’un contrôle parental sur le contenu et la durée des jeux, les tablettes pour enfants s’invitent sous le sapin. Il s’en est écoulé 500.000 en 2012, et l’industrie espère voir ce chiffre doubler cette année.

Très dépendant des saisons, le marché du jouet réalise “environ 55% de son chiffre d’affaires sur le dernier trimestre”, explique Sophie Desmazières.

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à Kidexpo, le 19 octobre 2013 (Photo : Eric Feferberg)

Le secteur est optimiste pour 2013. Sur les huits premiers mois de l’année, les ventes de jouets ont progressé de 2% par rapport à 2012, selon la fédération des industries jouet-puériculture.

Le jouet “se réinvente”

Le marché est également porté par l’innovation d’après Sophie Desmazières. Avec les jouets connectés et le retour du rétro, le jouet “se réinvente”, insiste la bonne fée de Kidexpo.

Symbole de cette tendance, le Furby fait fureur dans le hall voisin. Exhumée des années 90, la peluche aux allures de Gremlins gentillet repart à la conquête des enfants à l’ère du 2.0.

Comme il y a 20 ans, elle parle et réclame des caresses. Mais ses petits maîtres peuvent désormais la nourrir et la divertir grâce à une application mobile.

“Il m’a dit +je t’aime, je t’adore+”, s’exclame Emilie, ébahie.

Cette petite blonde de 6 ans n’en finit plus de cajoler son Furby mauve. Gauthier, son petit frère de 3 ans, a préféré le bleu, autour duquel il danse frénétiquement.

“C’est sûr qu’ils ont l’air complètement gagas”, sourit Cécile, la maman, qui refuse pourtant catégoriquement de céder à la tentation.

“C’est un mini-ordi avec des poils autour, ça va les inciter à aller vers les tablettes”, lâche-t-elle en fronçant les sourcils. Cette Parisienne veut d’abord à “éloigner les enfants des ondes, surtout les moins de 6 ans”.

Elle préférera des cadeaux plus traditionnels : poupées, jeux de société, Lego, “les jeux où on peut jouer avec eux et où on n’est pas sur un écran”.

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à Kidexpo, le 19 octobre 2013 (Photo : Eric Feferberg)

Même stratégie pour Frédéric, en pleine séance de dressage face à un chien électronique avec son fils Liam, 6 ans “et demi !” Le papa, qui cherche avant tout “à favoriser l’imaginaire et partager des bons moments”, mise sur les valeurs sûres : Playmobil et Lego.

Mais il sait aussi tirer profit du renouveau de ces marques phares.”A la maison, on joue beaucoup à Lego Star Wars sur la Xbox, ca fait des références communes”, rigole-t-il.

Malgré la crise Frédéric, actuellement en pleine reconversion professionnelle, ne compte rien sacrifier pour le Noël de ses enfants.

“On fait comme tous les parents : on met moins de foie gras sur la table, mais toujours autant de cadeaux au pied du sapin”, murmure-t-il dans un clin d’oeil.