Un petit calcul sur le bout de la table. On égorge en moyenne quelque 800.000 moutons ou chèvres chaque année en Tunisie à l’occasion de l’Aïd el Idha. Au prix moyen de 400 DT la bête, ça nous fait environ 320 millions de dinars tunisiens. Presque 1,5% du budget de l’Etat! Le budget des ministères comme celui des Sports ou de la Culture par exemple.
Dans le contexte des difficultés économiques que nous vivons, avec une croissance chancelante et un nombre de chômeurs qui dépasse les 800.000 personnes, avec des zones géographiques au bout du souffle, économiquement parlant, et des infrastructures à revoir de fond en comble, avec un système de santé qui croule sous le nombre des malades et les insuffisances des infrastructures, avec un système éducatif qui collectionne les déboires, on est en droit de se demander si un élan citoyen n’est pas nécessaire pour faire bouger les choses.
L’ennui chez nous est que nous avons une mentalité totalement egocentrique forgée par des années du pouvoir totalitaire qui l’a cultivée afin de casser toute velléité de rassemblement des gens. Par ailleurs, nous avons une image du travail forgé par la culture bédouine de nos ancêtres, ennemie de tout effort et qui cherche toujours la facilité. Le travail n’est pas sacré dans nos mentalités, la débrouillardise est une valeur! Nous sommes des adeptes de l’indiscipline totale à moins d’avoir peur d’un pouvoir que nous cherchons par tous les moyens à rouler quand nous y arrivons.
Nous voilà! Nous sommes ainsi. Comment alors s’imaginer que nous allons nous élever au point d’accepter tous ce moratoire qui pourra nous faire économiser, pour le pays sur seulement 3 ans, presque un milliard de dinars! C’est inimaginable sauf…
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