Paranoïa ou jalousie : quand des employés de la NSA espionnent leur copine

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ège de la NSA (Agence nationale de la sécurité) à Fort Meade (Maryland), le 29 janvier 2010 (Photo : Saul Loeb)

[27/09/2013 15:25:58] Washington (AFP) Des employés de la NSA, l’agence américaine chargée des interceptions de communications au centre d’une polémique déclenchée par les révélations d’Edward Snowden, ont profité des outils de surveillance de leur employeur pour espionner les communications de leur petite amie.

Dans une lettre à un sénateur consultée vendredi par l’AFP, l’inspection générale de la NSA recense 12 utilisations malintentionnées par des employés indélicats des puissants outils de surveillance des communications.

Ce nouvel épisode des révélations sur l’intrusion dans la vie privée des Américains opérée par la NSA a été baptisé “LoveInt” par certains médias, pour “Love Intelligence” ou “renseignement amoureux”.

La loi interdit à la NSA de surveiller les communications des Américains ou des étrangers installés légalement dans le pays, sauf en cas de soupçon légitime de liens avec des activités terroristes. Elle proscrit également les surveillances à des fins personnelles.

Cela n’a pas empêché en 2004 une employée civile en poste à l’étranger de “surveiller le téléphone portable de son mari parce qu’elle soupçonnait qu’il avait une liaison”, relate l’inspection générale, selon qui l’employée indélicate a ensuite démissionné.

Dans une autre affaire, une salariée étrangère du gouvernement américain avait confié qu’elle soupçonnait son petit ami, qui travaillait pour la NSA, de surveiller ses appels téléphoniques.

L’enquête a permis de découvrir que le petit ami en question avait écouté, entre 1998 et 2003, les conversations passées sur neuf différents téléphones appartenant à des femmes et s’était renseigné sur l’identité de certains numéros appelés. Il a lui aussi démissionné.

Un autre employé avait pour sa part surveillé les communications de trois femmes entre 2001 et 2003, selon l’inspection générale, qui ne précise pas s’il s’agissait de petites amies.

En 2003, un autre employé avait surveillé les données téléphoniques de sa petite amie étrangère pour déterminer si elle était “impliquée avec des agents gouvernementaux étrangers ou d’autres activités qui auraient pu lui poser problème”, avait-il expliqué aux enquêteurs, relate l’inspection générale.

Un militaire de la NSA n’avait pour sa part pas hésité au premier jour de son travail à faire des recherches sur six courriels d’une ancienne petite copine. Vite épinglé, il avait dit vouloir s’entraîner.