GB : Lloyds Banking Group ressuscite TSB, une banque bicentenaire

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Le ministre britannique des Finances George Osborne au distributeur automatique de la banque Lloyds TSB, dans le centre de Londres, le 19 juin 2013 (Photo : Luke MacGregor)

[09/09/2013 06:41:15] Londres (AFP) La banque TSB refait son apparition lundi au Royaume-Uni: pour respecter ses engagements vis-à-vis de la Commission européenne, Lloyds Banking Group a décidé de ressusciter une marque vieille de 200 ans, avec une cotation programmée pour 2014.

Cette nouvelle banque de détail va se hisser instantanément au huitième rang des établissements bancaires du pays, avec 631 agences en Angleterre, au Pays-de-Galles et en Écosse, 4,6 millions de clients, 8 millions de comptes, 22 milliards de livres d’encours et 8.000 employés.

“C’est une banque complètement propre”, a assuré Antonio Horta-Osorio, directeur général de Lloyds Banking Group (LBG). Il faut entendre par là qu’elle n’a pas souffert des turbulences rencontrées par le secteur pendant la crise financière, et qu’elle n’a pas non plus trempé dans les différents scandales qui éclaboussent ses compatriotes (assurance de prêt, manipulation de taux, etc).

Mais ce n’est pas réellement une nouvelle banque: TSB a vu le jour il y a près de 200 ans, et a été rachetée en 1995 par Lloyds pour former le groupe Lloyds TSB.

Sa maison mère LBG est née en janvier 2009 d’une fusion bénie par l’Etat britannique entre TSB et (Halifax-Bank of Scotland), qui était alors au bord du naufrage.

Toujours détenu à 39% par l?État, le groupe s’est engagé auprès de la Commission européenne à vendre 631 succursales d’ici 2013, en contrepartie des aides publiques massives dont elle a bénéficié durant la crise financière de 2008.

Un accord de cession a bien été signé en juillet l’an dernier pour environ 750 millions de livres avec The Co-operative, mais ce dernier a finalement renoncé à cause du contexte économique.

Face à cette déconvenue, le mastodonte bancaire a pris la décision de créer une banque à part entière avec son propre conseil d’administration et son propre président et de ressusciter la marque TSB, qui a l’avantage de puiser ses racines dans l’histoire du pays. Elle est restée dans la mémoire des Britanniques avec son célèbre slogan des années 1980 “La banque qui aime dire oui”.

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Le ministre britannique des Finances George Osborne au distributeur automatique de la banque Lloyds TSB, dans le centre de Londres, le 19 juin 2013 (Photo : Luke MacGregor)

L’objectif de sa maison mère est désormais de s’en défaire par le biais d’une introduction en Bourse mi-2014.

“C’est la plus grande banque jamais lancée au Royaume-Uni”, a relevé le patron de TSB Paul Pester, qui a accompagné la naissance de Virgin Money en tant que consultant et a rejoint Lloyds Banking Group en septembre 2010. “C’est l’un des défis les plus ambitieux de l’histoire bancaire britannique”.

Le site internet de TSB version 2013 est déjà prêt, et en l’espace de trois jours, les enseignes des 631 agences vont être changées. Toutes devraient arborer les trois lettres en blanc sur des bulles en camaieu de bleu d’ici mardi soir.

“Le lancement de la nouvelle banque TSB a vocation à accroître la concurrence sur le marché bancaire britannique”, explique l’établissement sur son site internet.

“TSB sera différente des autres banques car elle est purement focalisée sur les personnes, les familles et les entreprises locales”.

L’opération devrait être indolore pour les clients qui vont entrer dans le giron de la nouvelle banque. Cette dernière regroupera 282 agences Lloyds TSB, 164 Cheltenham&Gloucester et la totalité des 185 Lloyds TSB Scotland.

Quelque 4.000 récalcitrants ont cependant déjà fait savoir qu’ils ne voulaient pas prendre part à l’aventure de la nouvelle TSB, souhaitant rester chez Lloyds Bank.

Une centaine d’agences vont également changer de bannière lundi en troquant Lloyds TSB pour Lloyds Bank. La grosse vague est prévue le 23 septembre puisque, au total, quelque 1.300 agences sont cette fois concernées.

Lloyds Banking Group compte plus de 30 millions de clients et environ 104.000 employés. Sur les six premiers mois de l’année, le groupe a engrangé un bénéfice net de 1,56 milliard de livres contre une perte de 697 millions un an plus tôt. Un redressement qui pourrait inciter l’Etat à se désengager.