Un Croate espère le succès avec une luxueuse voiture électrique urbaine

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étaire de la compagnie Dok-Ing, pose avec la Loox, le 1er février 2013 (Photo : Hrvoje Polan)

[11/03/2013 12:05:32] ZAGREB (AFP) Un ingénieur croate passionné de voitures a mis à profit l?expérience de sa petite compagnie spécialisée dans la construction d’engins télécommandés pour faire une luxueuse voiture électrique urbaine qu’il espère placer avec succès sur le marché international.

“Cette voiture, la Loox, est la réalisation de mon rêve d’enfance”, explique à l’AFP Vjekoslav Majetic, propriétaire de la compagnie Dok-Ing, en montrant une voiture rose-violet à la carrosserie futuriste qui occupe fièrement sa place dans la cour de sa petite usine, en banlieue de Zagreb.

Le développement de la Loox a commencé il y a environ cinq ans et le prototype a été présenté en 2010 au salon de Genève.

“Il s’agit de notre propre savoir-faire, de notre technologie. Mais cette voiture est notre produit secondaire qui, contrairement à nos produits de base, ne vise pas à nous apporter des bénéfices dans l’immédiat”, précise M. Majetic, 57 ans.

Sa compagnie, qui emploie quelque 190 personnes en Croatie et trente autres en Afrique du Sud, fabrique des robots télécommandés anti-incendie, ainsi que d’autres utilisés dans le déminage et dans l’exploitation minière.

A part les piles et les fenêtres, la plupart des pièces de la Loox sont fabriquées en Croatie, pays appelée à adhérer en juillet à l’Union européenne et qui n’a pas d’industrie automobile.

Des matériaux de grande qualité, tels le kevlar, la fibre de carbone et l’aluminium, ainsi que des technologies dernier cri, sont utilisés dans la construction de ce trois sièges aux courbes fines et roues élégantes.

Le prix par unité de la première série est estimé à quelque 50.000 euros, plus cher que des voitures similaires. A titre d’exemple, une Smart électrique coûte environ 40.000 euros.

Dans la Loox, qui est dotée de deux portes papillon, le volant est placé au milieu. Les deux autres sièges se trouvent de part et d’autre du chauffeur, légèrement en arrière, en forme de lettre “Y”.

“C’est une voiture de prestige, de petit gabarit (2,9 x 1,8 m) et qu’on gare facilement. Elle coûte cher, mais elle est très performante et dispose de tout le confort électronique possible”, assure M. Majetic.

Pouvant développer une puissance de 150 chevaux, la Loox est capable d’atteindre les 100 km/h en 7,7 secondes avec deux moteurs de 45 kW, et en 4,4 secondes avec quatre moteurs.

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étaire de la compagnie Dok-Ing, dans la nouvelle Loox, le 1er février 2013 à Zagreb (Photo : Hrvoje Polan)

Dok-Ing s’est donné pour objectif de fabriquer une première série de cinq voitures, qui seront conduites par ses employés, d’ici la fin 2013 et d’ouvrir à ce moment-là le carnet de commandes.

L’avenir de la Loox dépendra ensuite de la demande du marché.

Malgré les difficultés que traverse de l’industrie automobile en raison de la crise économique, M. Majetic croit que son produit trouvera sa place aux États-Unis et dans les grandes capitales européennes.

Alors que des grands constructeurs se démènent pour augmenter l’autonomie des voitures électriques, la Loox pourra avec sa batterie de 32 kWh franchir jusqu’à 250 kilomètres à une vitesse moyenne de 40 km/h.

Pour charger les piles, qu’il suffit de brancher sur une prise électrique ordinaire, il faut patienter entre trois et huit heures. En Croatie, cette consommation d’électricité coûte environ 3,3 euros, assure-t-on.

Sans changer l’infrastructure actuelle de sa petite usine, Dok-Ing pourra produire jusqu’à 100 voitures par an, tout en respectant des demandes particuliers de chaque client.

Des experts locaux estiment que la Loox n’aura pas de succès en Croatie, où le salaire moyen est d’environ 600 euros par mois, mais aussi parce le marché local est plutôt “traditionnel”.

A peine quelques centaines de voitures électriques ou hybrides sont recensées en Croatie, sur environ 1,4 millions de voitures. Volkswagen domine ce petit marché de 4,2 millions d’habitants, avec 14% des parts.

“Ça me paraît difficile d’imaginer quelqu’un verser une telle somme pour une voiture sans réputation”, estime Marin Galic un journaliste croate expert dans l’automobile, en estimant que seul un partenaire international puissant pourrait garantir un succès à la Loox.

Un potentiel client pense que son avenir dépendra de l’avenir de l’automobile électrique en général.

“Dok-Ing devrait se tourner vers les milieux d’affaires et vers le marché extérieur”, dit Nenad Tankovic, un juriste de 45 ans.