Des sous-traitants de Nike accusés de ne pas verser le salaire minimum

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Des chaussures Nike dans un magasin de Jakarta, le 15 janvier 2013 (Photo : Adek Berry)

[15/01/2013 09:11:28] JAKARTA (AFP) Le fabricant américain d’articles de sport Nike a annoncé mardi le lancement d’une enquête à propos d’accusations selon lesquelles des sous-traitants en Indonésie tenteraient de ne pas payer le salaire minimum à leurs employés.

“Nike prend ces allégations très au sérieux et des représentants de la société enquêtent”, a indiqué à l’AFP le directeur de la communication de Nike, Greg Rossiter.

Les règles de conduite sont “très claires” chez Nike, a-t-il souligné, et exigent que les employés produisant les articles de sport du groupe soient “payés au moins le salaire minimum stipulé par la loi en vigueur dans le pays et reçoivent les avantages sociaux légaux”, comme les congés payés et les primes de licenciement.

Les emplois non qualifiés en Indonésie sont parmi les moins payés en Asie, derrière souvent l’Inde et la Chine. Mais, à la suite d’importantes manifestations, les autorités locales, qui déterminent le niveau du salaire minimum, ont décrété des hausses substantielles. A Jakarta, le salaire minimum a ainsi bondi de 44% le 1er janvier, à 2,2 millions de roupies indonésiennes (170 euros environ).

Les autorités étudient cependant la possibilité d’accorder des exemptions aux entreprises qui pourraient avoir des difficultés à accorder ces hausses de salaire.

L’organisation non-gouvernementale américaine “Education for Justice” (EFJ) estime qu’au moins six des quarante sous-traitants indonésiens qui fournissent Nike ont demandé une exemption.

Selon le directeur de l’ONG, Jim Keady, l’usine de Nike à Sukabumi, dans l’ouest de l’île de Java, a déjà obtenu une exemption qui lui permet de payer ses employés 1,1 million de roupies, contre 1,2 millions requis par la réglementation locale.

“Les valeurs impérialistes de Nike vont à l’encontre des engagements envers la démocratie et les droits de l’homme”, a-t-il déclaré.

Le directeur du Centre pour les droits syndicaux, Surya Tjandra, a souligné que, même s’il s’agissait de sous-traitants, Nike était au final responsable. “Les ouvriers en Indonésie ont à peine assez pour leur nourriture. Alors vous imaginez ce qu’il en est pour la santé, l’éducation ou autres”, a-t-il souligné.

L’Indonésie est le premier pays producteur d’articles de sport Nike, derrière le Vietnam et la Chine. Les 40 sous-traitants qui fournissent le groupe emploient environ 171.000 salariés.