Budget UE : vent d’optimisme avant le sommet mais beaucoup de “lignes rouges”

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ésident chypriote Demetris Christofias, le 18 octobre 2012 à Bruxelles (Photo : Thierry Charlier)

[20/11/2012 10:35:23] BRUXELLES (AFP) Une nouvelle proposition de compromis devra être présentée par le président de l’Union européenne pour dépasser “les lignes rouges” des Etats et parvenir à un accord sur le budget pluriannuel 2014-2020 lors du sommet européen jeudi et vendredi, a annoncé mardi la présidence chypriote.

M. Rompuy a réuni lundi soir les ministres chargés des Affaires européennes pour un dîner de travail à Bruxelles au cours duquel chacun a pu exposer “les lignes rouges” de son gouvernement, a expliqué le ministre chypriote des Affaire européennes, Andreas Mavroyiannis.

“Le président van Rompuy va pouvoir présenter une proposition qui sera acceptable pour tout le monde. Ca se fera jeudi, vendredi ou samedi, je ne sais pas combien de temps ça va prendre, mais je suis relativement optimiste”, a-t-il déclaré à son arrivée au Conseil pour une nouvelle réunion avec ses homologues.

“Il y a une volonté très forte de la part de tous, et quand je dis de tous c’est vraiment de tous, d’aboutir à un accord”, a-t-il ajouté.

Le groupe des durs demeure toutefois inflexible et considère que la proposition soumise aux Etats avec 75 milliards de coupes sur le budget de 1.047 milliards d’euros préconisée par la Commission européenne est “insuffisante”.

“La nouvelle proposition devra être un peu plus conséquente, certainement pas inférieure”, a averti le ministre finlandais, Alexander Stubb.

“Il est encore possible de tailler dans les fonds pour la cohésion et les aides agricoles”, a renchéri son homologue suédoise, Birgitta Ohlsson.

Or le maintien du budget de la Politique Agricole Commune (PAC) est la “ligne rouge” de la France. Paris refuse de soustraire un euro aux 390 milliards prévus pour la période dans la proposition de la Commission européenne.

Paris a sèchement rejeté la proposition de Herman Van Rompuy de couper 25,5 milliards d’euros dont 22 milliards en aides directes. Aucun signe n’est pour le moment venu d’une modification de cette position. Le ministre français chargé des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve n’a fait aucune déclaration à son arrivée mardi matin.

La Politique pour la Cohésion, second poste en dépenses du budget européen avec 339 milliards pour 2014-2020 est pour sa part défendue par une vingtaine de pays dont la Pologne.

“L’Irlande soutient la proposition de la Commission”, a rappelé Dick Roche qui fait partie de ce groupe. M. Roche a cependant insisté sur la nécessité de “faire des efforts supplémentaires”.

“Je suis un peu plus optimiste après ce dîner”, a ajouté le ministre irlandais.

Le Finlandais Alexander Stubb s’est également déclaré optimiste. “L’atmosphère hier était nettement moins militante”, a-t-il raconté.

“Nous allons certainement devoir attendre la dernière minute pour avoir une nouvelle proposition avec de nouveaux chiffres et ce sera sans doute à prendre ou à laisser, mais je suis prudemment optimiste”, a-t-il confié.

Le ministre finlandais a néanmoins regretté le blocage des discussions sur de nouvelles ressources propres pour le budget européen, autres que les contributions nationales.

“Le débat est paralysé par toute une série de demandes de rabais et de corrections”, a-t-il déploré. La principale demande vient du Royaume-Uni, qui bénéficie d’un rabais annuel de 3,6 milliards d’euros sur sa contribution auquel le Premier ministre David Cameron refuse de renoncer.

“Je ne vois pas le Royaume-Uni évoluer sur son rabais”, a souligné M. Stubb.