Agriculture : Le caroubier peut rapporter gros à l’économie tunisienne

Par : TAP

caroube-161112.jpgLe caroubier, arbre centenaire et aussi ancien que l’olivier et endémique de la Méditerranée, est presque absent des vastes superficies arboricoles tunisiennes. Pourtant, cet arbre est un véritable trésor à même de drainer des revenus considérables à l’économie tunisienne. C’est ce qu’estiment des chercheurs agronomes tunisiens.

En effet, selon Abdelhamid Khaldi, chercheur à l’Institut national de recherches en génie rural, eaux et forêts (INGREF), “la Tunisie, qui ne produit actuellement que 3% de la production mondiale de caroubes, devrait revaloriser et encourager la culture de cet arbre et l’introduire au cercle de l’économie nationale, car ses vertus thérapeutiques ne sont pas moindres que ceux de l’olivier”.

D’ailleurs, ce fruit d’où viennent les caroubes est de plus en plus exploité dans des pays européens comme l’Espagne et le Portugal pour sa précieuse graine et la farine que l’on extrait, ou la gomme de caroube, connue chez les Anglo-saxons sous le nom “locus bean gum”. Cette gomme, tirée des graines de caroubes, est utilisée principalement dans l’industrie alimentaire, la pharmacie et la cosmétique.

Elle sert aussi d’épaississant des textiles, pour la fabrication du papier, pour rehausser la saveur des cigarettes; et elle est aussi prisée pour ces qualités d’aide-minceur puisqu’elle est considérée comme un coupe-faim naturel.

La farine, ou la gomme de caroube est vendue en Europe à environ 50 euros/kg. Une tonne de caroube offre près de 150 kg de graines dont 90% peut être transformé en farine E410.

Sur le plan national, la consommation est limitée au fruit dont le prix du kg varie de 700 millimes à 1,500 dinar.

Abdelhamid Khaldi, tout estimant que “les promoteurs agricoles tunisiens et les structures d’appui aux projets agricoles doivent anticiper la réussite de tels projets dans l’avenir“, recommande que “l’APIA (Agence de promotion des investissements agricoles) ajoute la culture du caroubier à la liste des projets prioritaires à assister financièrement et à accompagner”.

Plus loin, le chercheur tunisien ajoute que “nous sommes capables de développer la culture d’une variété à meilleur rendement”. Il cite d’ailleurs un record de 542 kg produits, en une seule saison, par un arbre dans la région de Radès, sachant que la production annuelle d’un caroubier est estimée à 800 kg.

“Si l’on arrive en plus à transformer la graine des caroubes en gomme ou en farine (connue sous l’appellation E410, substituant naturel aux composants chimiques pour l’industrie alimentaire), la plus-value obtenue n’engendrera que davantage de bénéfices pour la balance commerciale”, a insisté M. Khaldi qui a mené plusieurs études sur cet arbre…

WMC/TAP