Maroc – Méditerranée – Pêche : Forte pression sur le thon rouge à la réunion de l’ICCAT à Agadir

Par : Tallel

thon-10112012458.jpgLes
représentants des 48 pays membres de l’ICCAT (commission internationale pour la
conservation des thonidés de l’Atlantique), qui se réunissent en session
extraordinaire du 12 au 19 novembre à Agadir, sont appelés à sous-peser les
quotas de
thon rouge, sur fond de divergences entre optimisme quant au
rétablissement apparent des stocks, et réserves quant à la fragilité d’un
spécimen menacé… dans sa survie. C’est notre confrère marocain www.lematin.ma
qui l’écrit.

La même source rappelle que le thon rouge d’Atlantique a été victime de la
surpêche et de la pêche illégale pendant plusieurs décennies, le tout sous la
pression continuelle du commerce mondial. Il faut dire que l’heure est grave, et
«l’ICCAT, jusqu’à très récemment incapable de répondre aux objectifs de son
mandat en raison de quotas de pêche trop élevés, de la présence d’un nombre trop
important de bateaux en mer et d’un manque de contrôle des captures, devra
chercher un compromis sur les quotas de thon rouge autorisées durant les deux
prochaines années».

Alors que les positions des pays membres oscillent selon qu’ils détiennent des
bateaux de pêche de thonidés ou pas, celles des scientifiques et des ONG
internationales alternent optimisme prudent et réserves prononcées.

Par ailleurs, en 2010, l’Union européenne avait demandé, en vain, l’inscription
de cette espèce sur la liste rouge de la Convention internationale sur le
commerce des espèces menacées (CITES), un prélude à l’interdiction de sa
commercialisation, rappelle le quotidien. Mais «depuis, la donne a changé de
manière drastique. De plus de 50 mille tonnes par an dans les années 90,
l’entrée en vigueur du système des quotas a ramené les prises à 28,5 tonnes, en
2008, puis à 22 mille tonnes en 2009, ensuite à 13,5 mille tonnes l’année
d’après, avant de descendre à 12,9 mille tonnes entre 2011 et 2012».

Ce qui présage une pression de la part des patrons des thoniers, comme c’est le
cas à chaque réunion de l’ICCAT depuis 1999, sur les Etats membres pour que les
quotas soient révisés à la hausse, surtout que des centaines de bateaux ont été
depuis envoyés à la casse.

Mais les Etats membres de l’ICCAT peuvent compter sur le soutien de l’ONG World
Wildlife Fund (WWF), qui estime du reste que «si les avancées dans la gestion
durable du thon rouge d’Atlantique sont bien réelles, il est néanmoins
nécessaire de continuer à suivre les avis du comité scientifique de l’ICCAT et
de maintenir la pression sur les décideurs (gouvernements et industrie de la
pêche) afin de s’assurer que les quotas de pêche n’augmenteront pas».

Elle recommande même le maintien des mesures de gestion actuelles pour la
période 2013-2015, car les scientifiques de l’ICCAT affirment la nécessité de ne
pas augmenter les quotas de pêche afin de garantir la restauration complète de
stock de thon rouge…