Le Parlement européen rejette la nomination de Mersch au directoire de BCE

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à Strasbourg (Photo : Patrick Hertzog)

[25/10/2012 11:32:56] STRASBOURG (Parlement européen) (AFP) Le Parlement européen a rejeté jeudi la nomination du Luxembourgeois Yves Mersch au directoire de la Banque centrale européenne (BCE), pour protester contre l’absence totale de femmes au sein de cette instance.

Cet avis, adopté à une courte majorité à Strasbourg, n’est que consultatif. Mais il devrait embarrasser les gouvernements de l’UE qui désignent au bout du compte les membres de la BCE.

Un total de 325 eurodéputés ont voté contre la nomination de M. Mersch, l’actuel gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, tandis que 300 ont voté en sa faveur et que 49 se sont abstenus.

Plusieurs groupes, dont les Socialistes et les Libéraux, avaient appelé à donner un avis négatif, essentiellement pour protester contre le déséquilibre entre les sexes au sein de la BCE.

Si M. Mersch devenait membre du directoire, il n’y aurait plus aucune femme parmi les 23 membres du Conseil des gouverneurs de la BCE jusqu’à 2018, date prévue du prochain renouvellement.

M. Mersch, 63 ans, avait été choisi par les ministres européens des Finances pour succéder à l’Espagnol Jose Manuel Gonzales-Paramo.

Les représentants des 27 gouvernements de l’UE ont désormais le choix de prendre en compte le vote du Parlement ou de passer outre et de confirmer M. Mersch.

Le Parlement européen a précisé que sa décision n’était pas fondée sur les compétences du candidat, qui ne sont pas en cause, mais sur l’absence de choix. Le Parlement européen réclame depuis des mois au Conseil (qui représente les gouvernements) non pas un nom mais une liste de noms comprenant des femmes.

“Le Parlement européen est clair: nous voulons la diversité. Un directoire de la BCE uniquement composé d’hommes en 2012 et jusqu’en 2018 n’est pas acceptable”, a expliqué l’eurodéputée libérale française Sylvie Goulard.

“Juridiquement parlant, le Conseil peut certes confirmer Yves Mersch, mais ce serait une énorme erreur politique et un mauvais signal”, a-t-elle ajouté.

“Il nous faut davantage que des négociations boiteuses et des promesses insatisfaisantes si nous voulons obtenir la parité au sein de la BCE. Il s’agit d’une question qui touche de nombreuses institutions publiques, et pas seulement la BCE”, a affirmé pour sa part la présidente de la commission des Affaires économiques du Parlement, la Britannique Sharon Bowles.