Tunisie : Les créances classées du secteur bancaire s’élèvent à 10 milliards de dinars

Par : TAP

Chadly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a affirmé vendredi 5 octobre que le niveau des créances classées du secteur bancaire tunisien serait actuellement de l’ordre de 10 milliards de dinars, soit 19% des créances bancaires, contre une première estimation de 7 milliards de dinars. Il a précisé, lors d’une journée d’information sur le deuxième programme d’appui à la relance économique (PARE II), qu’après examen de cette question, il ressort que ces créances évaluées, initialement, à 7 milliards de dinars soit 13%, se révèlent être en-dessous de la réalité, notant que certaines d’entre elles remontent aux années 1960.

A cet effet, la BCT compte intervenir en faveur de la création de nouvelles sociétés de gestion de ces créances afin de transformer celles-ci en actifs. Pour ce faire, un projet de loi sera promulgué prochainement, a ajouté le gouverneur.

Les créances douteuses constituent l’un des volets de la réforme du secteur bancaire tunisien laquelle, a-t-il souligné, ne peut être dissociée de la réforme économique, politique et sociale, en cours, dans le pays. M. Ayari a indiqué que la réforme bancaire portera sur plusieurs volets, en l’occurrence, la capitalisation des banques jugée, actuellement, en deça du niveau exigé par les règles de Bâle, l’amélioration de la gestion du risque, à travers l’augmentation des provisions des banques pour qu’elles soient au niveau de leurs engagements et le renforcement des fonctions de supervision exercées par la BCT sur les institutions bancaires de la place.

Il également cité l’audit qui ciblera trois banques publiques, en l’occurrence la Société tunisienne de banque (STB), la Banque nationale agricole (BNA) et la Banque de l’habitat (BH), affirmant que cette action, la première d’une telle envergure en Tunisie, «comptera parmi les réalisations du gouvernement actuel».

La BCT, a-t-il ajouté, compte inciter toutes les banques privées à se soumettre à un audit. Les réformes porteront également, selon le gouverneur, sur le développement de la bancarisation et du M-banking (services bancaires effectués à partir du mobile) et la promotion de la finance islamique, qui sera proposée aussi bien par les banques traditionnelles que par des banques spécialisées.

WMC/TAP